Evernight Falls
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Evernight Falls

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 Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)

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Dante Grayman

Dante Grayman


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MessageSujet: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyLun 30 Oct 2023 - 20:15

La mission de Dante est simple : trouver le Codex de l’Interdit. Pourquoi lui plutôt qu’un démon ? Dante est un incube, il pourra avoir des informations plus facilement qu’un démon lambda avec sa capacité de se transformer et son pouvoir de séduction. Pourtant, il n’est pas très enthousiaste à l’idée de partir à l’aventure. Cette mission l’a obligé à quitter Las Vegas pour venir s’enterrer dans cette ville lugubre. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, risquer sa vie d’immortel pour une relique perdue ne l’intéresse guère. Il est persuadé que ce grimoire n’a jamais existé ou a été détruit. Pourtant ses supérieurs ont été clairs : il doit leur rapporter ce putain de codex à la con. D’après ce qu’il a entendu dire, le Codex de l’Interdit recèle des secrets, des sorts qui permettent aux démons de prendre l’avantage sur leurs homologues angéliques. Mais Dante n’en a rien à foutre. Lui, ce qu’il veut, c’est s’amuser, boire, fumer et baiser… pas forcément dans cet ordre et pourquoi pas en combinant certaines des ces activités ! Sauf qu’il a été désigné pour la mission.

Maintenant perdu dans ce trou à rats, l’incube n’a pas d’autres choix que d’accomplir sa mission. S’il veut pouvoir retourner dans sa ville du péché, il y est obligé. Bien qu’il déteste cette ville, il a fini par s’y faire. Ça ne fait que quelques mois qu’il est arrivé. Il n’a pas encore eu d’avancée significative. Il sait qu’il doit s’activer, s’il ne veut pas avoir une visite désagréable de son supérieur direct. À cette pensée, il grimace et fini par se lever de son canapé. Pour commencer, il doit se rendre à la Bibliothèque Perdue. Là-bas, il y trouvera peut-être des indices sur l’objet qu’il cherche. Il aurait aimé avoir une idée de l’apparence du Codex, mais le grimoire a été créé à une époque où les smartphones n’étaient même pas à l’état de conception. En fait, d’après ces infos, le Codex a été créé après la déchéance de Satan lui-même. Autant dire quand Adam et Ève ont désobéis aux ordres directs du grand patron. Et ce n’était pas Adam, ce prodige de sottise, qui allait penser à créer l’appareil photo. Non, Dante n’a pas connu Adam. Il n’est pas aussi vieux. Dante est né au 16eme siècle, durant la renaissance. À cette époque, il était connu sous l’identité de Domenico Bellini. Artiste incompris, il avait fuit l’Italie et avait rencontré un démon, Serkan. A l’époque, Dante pensait rencontrer un homme comme les autres… enfin, un homme riche, puissant, capable de faire de lui un artiste reconnu et adulé de tous… en réalité, il avait fait de lui un incube.

Depuis ce jour, Dante voyage au gré de ses envies à travers le monde. Profitant des charmes féminins, vivant aux crochets des plus aisés. Changeant d’apparence selon les époques. À présent, c’est un homme grand, aux cheveux châtains et aux yeux d’un bleu ensorcelant. Son corps est mince mais athlétique. Il aime cette nouvelle apparence qui ressemble assez à celui qu’il était jadis. Bon, son nez est plus droit, il est plus grand et bien plus musclé que Domenico.
Contrairement à certains incubes, Dante apprécie cette vie faite de sexe. Il n’a pas peur d’essayer de nouvelles choses, la maladie n’a pas d’emprise sur lui. Tant qu’il absorbe l’énergie vitale nécessaire, l’incube ne craint rien.

Devant la Bibliothèque Perdue, Dante écrase sa cigarette de sa bottine de cuir. Le bâtiment, invisible aux yeux des mortels, s’élève face à lui. Il lui rappelle les cathédrales françaises qu’il a vu se construire jusqu’à devenir ces monstres où les humains aiment tant se recueillir pieusement. Et Dante déteste ça. Avant de devenir un être des enfers, Dante suivait les préceptes de la religion chrétienne. Puis, le temps et le contrat ont fait leur œuvre, l’éloignant de la foi et des dogmes. L’homme embrasse pleinement sa nature démoniaque.
Pénétrant l’imposante bibliothèque, il se dirige vers une section au hasard. Il ne sait par où commencer. Personne ne lui a dit ce que contenait le Codex de l’Interdit. Il avance en aveugle et il se demande si ce n’est pas une épreuve que ses supérieurs lui ont donné pour combler leur ennui. Il les maudit intérieurement. Il aurait aimé être entre les cuisses d’une délicieuse créature qui lui donnerait l’énergie dont il avait besoin pour survivre. Mais il n’a pas le choix.
Parcourant les rayonnages, Dante croise des Immortels. La Bibliothèque Perdue est l’un des seuls lieux où toutes les créatures se retrouvent ont interdiction de se battre. Un terrain neutre, en somme. Il ne connaît pas encore tous ces regards qu’il croise. Il n’est pas dans la ville depuis suffisamment longtemps… et il ne compte pas s’y attarder.

Soupirant, il se résigne à choisir un livre au hasard dont le titre attire vaguement son attention : Chroniques des Nephilim. Il observe la couverture vieillie par les siècles. Peut-être que ce livre lui offrira la clé pour retourner à sa vie faite de luxure, de drogues et autres divertissements peu recommandables. Il s’installe à une table quand il remarque au bout… un ange. Et pas n’importe quel ange ! Un spécimen féminin qui titille son excitation. Dante ne fait aucune différence. Quel que soit le camp de la femme, tant qu’elle est à son goût, son sexe répond présent. Mais il sait bien que jamais elle ne lui accordera ses faveurs. Les anges, ces parangons de vertu, ne pêchent jamais… du moins en théorie ! Ils existent les anges déchus, ces êtres tombés en disgrâce vivant désormais parmi les démons. Qu’en est-il de cet ange ? L’incube sait que comme ses compagnons, elle n’a pas l’intention de pêcher délibérément. Mais n’existe-t-il pas pour corrompre même les créatures les plus pures qu’il soit ? Et avec un peu de chance, s’il réussit à la séduire, peut-être qu’elle lui sera utile dans sa quête ! Plutôt que de l’aborder de but en blanc, l’incube commence par feindre de lire son livre. Mais les mots sonnent creux, son esprit vagabonde sur les positions dans lesquelles il pourrait s’enfoncer dans la féminité de l’ange, se demandant ce que ça lui ferait de coucher avec elle. Lorsqu’il estime que c’est le bon moment, il l’aborde enfin discrètement pour ne pas déranger les autres personnes présentes :

“Ce livre a l’air fascinant, mais je suis sûre que tu l’es encore plus… Je viens d’arriver en ville, tu voudrais bien jouer les guides pour moi ?”

Dante lui offre son plus beau sourire, charmeur. Il est le parfait exemple de l’expression “beau comme un ange”. Dans la Bible, Lucifer est décrit comme le plus bel ange du paradis, qu’il revêt parfois son habit de lumière afin de tromper d’innocentes âmes. Dante suit son exemple. Malgré son physique à faire damner un saint, son âme est corrompue, sombre. Il n’a pour objectif que le sexe facile, la drogue et l’alcool à en perdre la raison. Et à présent, il a une nouvelle proie : cet ange sublime aux lèvres pleines. Il la veut, empalée sur son chibre, perdant son auréole à cause de sa bouche se repaissant du miel de son intimité. L’incube se fout des conventions, des règles, des camps. Un vagin est un vagin, qu’il soit portée par une femme, une vampire, une démone, une louve ou un ange. S’il peut y mettre son pénis, alors, le reste n’a que peu d’importance. Il sait que ce raisonnement le conduira à sa perte, mais au moins il pourra mourir en atteignant le septième ciel.
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Anaëlle Angius

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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyMer 1 Nov 2023 - 20:55

Si Anaëlle est sur Terre, c’est pour une raison bien précise. Ange appartenant à la hiérarchie du second degré, elle fait partie de la catégorie des Vertus, et agit pour redonner force et courage à ceux qui en sont déchus face aux terribles épreuves de la vie. Cependant, les êtres célestes appartenant à la triade intermédiaire n’ont pas pour vocation d’agir pour tout et n’importe quoi. Parfois, il est nécessaire que l’être humain affronte seul les obstacles que le Seigneur place sur sa route pour pouvoir en ressortir plus fort, et gagner ainsi, petit à petit, son droit de passage vers les portes du paradis. Les appels sont nombreux, la triade fait le tri sur toutes ces prières qui leurs sont communiquées. Ils sont obligés, sinon, ils ne s’en sortiraient jamais. Sauf qu’il y a eu un appel qu’Anaëlle n’a décemment pas pu ignorer. Son cœur n’a pas pu résister à cet appel si puissant alors qu’il apparaîtrait normalement dans les prières à ignorer… L’horloge de vie trop courte de ce petit garçon n’est pas censée rentrer dans son ressort. Seul le Père de tous est apte à décider quand s’arrête l’horloge du temps pour chacun des terriens. Mais cette supplique… Ce cri de désespoir qui venait du fond du cœur… C’était trop dur de fermer simplement les yeux et de passer à autre chose. Sachant que ses frères et sœurs ne sauraient pas comprendre et l’en empêcherait, Anaëlle n’écoute que son cœur pour prendre la décision de descendre sur Terre et se rendre au chevet de ce jeune garçon d’à peine neuf ans. Les cernes violacées sous ses yeux, ses lèvres desséchées et craquelées, son crâne dénudé de ses cheveux autrefois brun comme l’ébène, son combat contre la maladie l’a laissé épuisé. C’est la fin, Anaëlle le sent. Il ne s’agit que d’une question d’heure. Au mieux, peut-être, de jours, à peine. Elle profite que tout le monde dort pour insuffler à ce garçon davantage de force pour combattre cette maladie qui le ronge. Une douce lumière chaleureuse s’échappe de ses paumes et pénètre directement le garçon au niveau du cœur. Elle ne peut pas faire beaucoup plus. Ce serait aller à l'encontre des lois et de sa fonction. Le Seigneur n’a pas pour vocation d’être tendre avec ses soldats lorsqu’ils ont le malheur de le trahir ou de contrer Sa volonté. Mais Anaëlle prend le risque tout de même. Elle ne peut pas oublier cet appel déchirant qui est venu résonner au plus profond de ses entrailles.

Chaque jour qui passe, l’ange se rend au chevet du petit être. Elle attend toujours que tout le monde soit profondément endormi pour venir constater par elle-même à point son intervention à redonner espoir à cet enfant, mais aussi à ses parents, déjà rongés par le chagrin à l'idée de perdre leur progéniture. Au fil du temps, l’enfant se porte mieux. Les résultats deviennent suffisamment bons pour que l’espoir renaisse aussi bien chez lui que chez ses proches et le personnel médical. À partir de cet instant là, Anaëlle part du principe que sa mission est une franche réussite. Elle pourrait retourner vers les Cieux dès cet instant. N’importe lequel de ses frères en aurait fait de même, mais l’ange a à cœur de faire les choses biens. Tant que ce jeune garçon ne serait pas complètement guéri, elle resterait pour veiller sur ses nuits et s’assurer que tout se déroule dans le bon sens. Parfois, les voies du Seigneur sont trop fortes pour qu’une simple intervention suffise, alors Anaëlle n’hésitera pas à user à nouveau de sa lumière pour doubler ses chances à cet enfant. Alors, en attendant que tout rentre dans l’ordre, elle se comporte comme un être humain lambda dans les rues d’Evernight Falls : une ville qui concentre une grande population de créatures mystiques en tout genre. Parfois, il y a des lieux qui attirent les être surnaturels plus que d’autres, et cette ville en fait partie. En tant que créature céleste, elle doit particulièrement faire attention lorsqu’elle se promène à l’extérieur. Les démons ne sont jamais bien loin et ne loupent jamais une occasion d’attaquer les êtres comme elle. Elle est constamment sur ses gardes. Il n’y a qu’un seul et unique endroit où elle serait réellement à l’abri en dehors du ciel, il s’agit de la Bibliothèque Perdue. Un traité aussi vieux que le monde a été signé par les plus anciens représentants de chaque espèce, assurant qu’en ces lieux aucune guerre, ni aucune attaque n’aura jamais lieu, peu importe la mixité des espèces et les conflits existants. Anaëlle aime y passer du temps, dévorant les nombreux ouvrages qui peuplent les étagères de la bibliothèque. Elle a beau posséder de nombreux savoirs, elle est toujours à l'affût de nouveaux enseignements.

Installée dans un fauteuil capitonné en cuir, Anaëlle a le nez plongé dans un ouvrage traitant des traités wiccans. Elle trouve la société wicca extrêmement intéressante. Bien évidemment, leur croyance païenne a de quoi la laisser perplexe puisqu’à ses yeux, il n’y a que le Seigneur qui se doit d’être vénéré. Les autres croyances sont une hérésie. Mais elle croit dur comme fer que pour endiguer une religion, il faut en connaître les origines. On ne peut pas combattre un ennemi sans le connaître, n’est-ce pas ? Alors, elle se gorge de savoir. Ce n’est pas son rôle de proférer la parole de Dieu sur Terre. Les archanges sont là pour ça, ainsi que les prophètes et les messies. Mais cela n’empêche absolument rien. Anaëlle préfère mettre à profit son séjour sur Terre plutôt que de les passer à ne rien faire. Elle ne sait pas rester à se tourner les pouces. Cela n’a jamais été dans sa nature. Et puis, même si en tant que Vertus elle se place au-dessus des archanges, il ne lui est pas interdit de discuter avec eux, et d’échanger des savoirs. L’harmonie règne suffisamment au Paradis pour qu’ils se côtoient tous, lorsqu’ils ne sont pas occupés à régler des affaires terrestres.

Alors qu’elle tourne une énième page du livre placé juste sous son nez, une voix masculine s’élève juste à ses côtés et lui fait légèrement relever le nez vers le propriétaire de ce timbre. Anaëlle fronce légèrement les sourcils lorsqu’elle constate sans mal qu’il s’agit d’un démon incube. Il n’y a rien d’étrange à rencontrer cette créature dans cette Bibliothèque. Ce qui l’interroge, c’est surtout les raisons qui l’ont poussé à venir lui parler. Elle et lui n’ont absolument rien à voir l’un, l’autre. Outre quelques exceptions, il est rare que les anges s’entendent avec leurs opposés. Cela s’est déjà vu, mais cela représente moins d'un pourcent de probabilité. Tandis qu’elle le détaille sans comprendre le moindre sous-entendu dans ses paroles, il lui offre un immense sourire enjôleur. Anaëlle n’a pas l'habitude de côtoyer ceux qui sont différents d’elle, hormis les humains. Ses passages sur Terre ont été trop peu nombreux, contrairement à d’autres. Jusqu’à présent, lorsqu’il a fallu descendre, le Seigneur a toujours privilégié d’autres Vertus à elle. Pourquoi ? Elle l’ignore. Il doit avoir une bonne raison pour la laisser de côté. Ou peut-être lui réserve-t-il quelque chose de plus grand ? Les voies du Seigneur sont impénétrables, encore une fois. Et elles ne sont pas discutables non plus.

Je… commence-t-elle légèrement déconcertée. Elle prend une légère seconde pour reprendre contenance. Je ne suis pas sûre d’être la personne indiquée pour cela.

Après tout, elle aussi vient d’arriver en ville, n’est-ce pas ? Qui est-elle pour faire visiter un lieu qu’elle ne connaît que très sommairement ? De plus, elle ne compte pas s'attarder outre mesure. Une fois que son petit protégé sera entièrement guéri, elle retournera au Paradis et n’en redescendra pas de sitôt ; à moins que le Grand Patron ait une mission pour elle, mais rien n’indique qu’il s’agira d’Evernight Falls. Le monde est si grand qu’elle pourrait être envoyée n’importe où.

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Dante Grayman

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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyJeu 2 Nov 2023 - 12:59

Dante ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. Il a un objectif clair : rentrer chez lui. Il n’en a rien à faire du Codex de l’Interdit. Il s’en fout que le camp du Démon Originel prenne le dessus sur celui des anges. Tout ce qu’il veut, c’est s’amuser jusqu’à la fin de son éternité… à moins qu’il ne fasse tuer par le camp adverse… Pour l’heure, il doit trouver des informations concernant cette foutue relique. Il est persuadé que tout ceci n’est qu’un prétexte pour se débarrasser de lui, le faire tourner en bourrique. Dante ramène son quota d’âmes corrompues, et plus encore. Mais il ne s’est pas fait que des amis. Certains envient sa réussite et aimeraient le voir chuter. Même parmi ses supérieurs, certains lui en veulent. Il est possible qu’il ait séduit la compagne de l’un ou de l’autre. Et bien qu’il soit excusé de par sa nature d’incube, ce n’est pas pour autant qu’il a un passe-droit. Tôt ou tard, il devait payer l’addition. Et le serveur venait de la lui déposer sur la table.

Alors qu’il se trouve dans la bibliothèque à flâner dans les couloirs puis à survoler des passages obscures du livre qu’il a fini par choisir, il est rapidement distrait par une présence féminine. En réalité, il suffit d’un rien pour capter son attention. Il est aussi concentré qu’un chaton découvrant le monde. Mais cette distraction est particulièrement plaisante à regarder. Dante aimerait faire plus que la regarder. Il aimerait goûter à la saveur de ses lèvres… et pas nécessairement celle de sa bouche. Son chibre se réveille à l’idée qu’il pourrait plonger en elle. Il n’a encore jamais couché avec un ange et pourtant, ce n’est pas l’envie qui lui manque. Mais ces créatures ne descendent que rarement de leur nuage. Ils sont trop biens pour fouler la terre des pêcheurs. Il y voit une occasion en or de découvrir ce que cache les anges sous leur air parfait, pur et sans tache. Elle semble absorbée par sa lecture, ne lui prêtant aucune attention. C’est très bien comme ça. Elle ne saura pas qu’il l’a repéré et qu’il prépare son approche. Après avoir fair semblant de lire, il s’approche d’elle et lui demande dans un murmure si elle accepterait de jouer les guides touristiques. Mais dans toute son innocence, elle lui répond ne pas être la personne qu’il lui faut.
Elle ne se méfie pas, comme c’est adorable, pense l’incube.

« Eh bien, que dirais-tu que l’on découvre cette ville ensemble ? Je suis peut-être un démon mais je sais me montrer serviable, surtout pour un être aussi délicat et doux qu’un ange. »

Dante est un charmeur, un beau parleur. Il a vécu à la Renaissance. Il a connu l’époque Romantique. Charles Baudelaire, William Shakespeare, il les a connu… parfois inspiré d’une manière ou d’une autre. Dante a toujours eu une âme d’artiste, il sait flatter, manier les mots et faire ressentir des émotions. Il compte bien utiliser ce don pour attirer sa nouvelle proie dans ses filets. Il sent son innocence, sa pureté est comme un phare qui l’attire, lui le dépravé. Il veut savourer sa déchéance, s’y perdre même. S’il pouvait, l’incube serait déjà entre ses cuisses, lui labourant le corps de ses coups de rein. Avoir un public ne l’a jamais empêché, ni même dérangé. Mais il sait qu’il ne doit surtout pas précipiter les choses. Il risquerait de la braquer s’il essaye de la sauter sans aucune forme de préliminaire. Il aimerait pouvoir utiliser ses pouvoirs d’incube sur elle, mais ça n’aura aucun effet. Pour garantir une certaine équité dans les deux camps, ils ne peuvent utiliser leurs facultés les uns sur les autres. Grayman va devoir faire opérer son charme naturel. Mais ça ne le dérange pas. Il sait qu’il peut la séduire. Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne finisse empaler sur son chibre.

« Comment t’appelle-tu ? » lui demande-t-il d’une voix séductrice.

L’ange n’a pas conscience de l’effet qu’elle a sur le démon qui lui fait face. Ses lèvres pleines qu’il imagine sans aucun mal autour de son membre. Il meurt d’envie de les toucher, même du bout du doigt. Mais elle ne le connaît pas. Elle ne se laissera pas toucher aussi facilement, surtout pas par un démon ! Si lui n’a aucune considération pour la guerre que se livrent le Bien et le Mal depuis des temps immémoriaux, ce n’est sûrement pas le cas de l’ange. Il doit en savoir plus sur elle avant d’aller plus loin. Il finit par s’asseoir dans le fauteuil qui à côté du sien. Elle ne tente pas de fuir, ni de l’envoyer balader. Bien. Il l’intrigue peut-être.

Dans l’histoire des anges et des démons, il y a bien eu des alliances ou des amitiés plus ou moins saines. Il y a eu aussi des histoires d’amour. Elles sont rares, certes, mais elles sont là. Les instances supérieures démoniaques n’aiment pas trop en parler. Ça sous-entendrait que les démons sont capables d’aimer et de rejeter ce qui fait d’eux des êtres maléfiques. Ce n’est pas bon pour leurs affaires. Dante n’est pas là pour une amitié platonique ou un amour vrai. Il veut tirer son coup et s’en aller, disparaître au loin. Et puis, s’il arrive à faire déchoir un ange, peut-être que ses supérieurs lui lâcheront la grappe avec cette histoire de relique.
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Anaëlle Angius

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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyDim 5 Nov 2023 - 0:25

Ce qu’il y a de bien à être un être céleste, c’est qu’il n’a aucunement besoin de boire, de manger, ou bien tout autre besoin trivial pour l’Homme. Ainsi, il peut rester assis sur un fauteuil à lire pendant des heures sans avoir l’estomac qui gargouille, la gorge sèche, ou avoir besoin d’aller au petit coin. D’autant plus lorsque la lecture devient intéressante. Anaëlle est captivée par l’apprentissage qu’elle est en train de faire sur la société wicca, et plus particulièrement, les différents traités qui ont été mis en place depuis des temps immémoriaux. Il ne suffit pas de grand chose pour obtenir toute son attention. Le moindre savoir inconnu est source de curiosité pour la Vertue. Ses frères lui ont déjà reproché, d’une certaine manière, ce vilain défaut de vouloir tout savoir. Mais le monde est si vaste, si riche, que ce serait dommage de passer à côté. Et puis, elle part du principe que toute information peut un jour devenir utile. Il ne faut rien négliger. Alors, elle s’instruit dès qu’elle le peut. Comme en cet instant où elle profite d’une venue sur Terre afin de venir en aide à un jeune garçon. Dès que celui-ci n’aura plus besoin d’elle, Anaëlle regagnera le paradis jusqu’à ce qu’une nouvelle affaire se présente à elle et nécessite son expertise ; autant dire tout de suite qu’elle ne sait pas quand cela arrivera. Il peut se passer des siècles…

Plongée ainsi dans sa lecture, elle n’a pas conscience de ce qui l’entoure. Elle a mis de côté ses gardes pour être entièrement consacrée au livre posé devant elle. Dans cette bibliothèque, il est interdit de s’en prendre les uns aux autres. Elle se sent en sécurité et n’a aucun problème à assumer se couper de son environnement. Mais ça, c’est jusqu’à ce qu’une voix masculine ne vienne troubler le calme dans lequel elle est plongée. Un incube se tient juste à ses côtés, cherchant à prendre contact avec elle. De prime abord, Anaëlle se demande pour quelle raison ce démon peut bien venir lui adresser la parole. Ils ne se trouvent pas spécialement dans le même camp, en règle générale. Mais surtout, pourquoi croit-il qu’elle pourrait lui être d’une quelconque aide dans cette ville où elle-même vient aussi d’arriver ? A-t-elle fait quelque chose qui pourrait laisser le contraire ? Une fois la surprise passée d’être abordée, elle détrompe l’incube tout en essayant de le détourner vers un autre individu qui pourrait remplir le rôle souhaité. Il y a sûrement dans cette bibliothèque quelqu’un qui est à Evernight Falls depuis suffisamment longtemps pour jouer les guides touristiques pour lui. D’ailleurs, Anaëlle se met à regarder autour d’eux pour voir si ce quelqu’un se trouve quelque part par-là, à portée de voix, mais le démon ne se laisse absolument pas ébranlé par les paroles de l’ange car aussitôt, il lui propose une alternative : découvrir la ville ensemble. Elle le fixe, totalement incertaine de la réponse à donner. Elle n’a pas l’habitude de côtoyer d’autres espèces que la sienne, et cet incube la met assez en déroute.

On peut faire ça ? lance-t-elle avec une petite moue dubitative. Ne serait-ce pas mal vu ?

Peut-être que non, après tout ? Elle ne connaît pas ce démon personnellement, donc, même s’il est son opposé sur l’échelle de l’Univers, elle n’a absolument aucune grief contre lui. Ce serait sûrement discriminatoire de refuser sur le simple motif qu’il est un incube et elle un ange. Et peut-être se sent-il tout simplement seul dans cette ville ? Evernight Falls n’est pas ce que l’on appelle une grande ville. Anaëlle en a déjà visité des biens plus grandes, mais cela n’empêche pas qu’on puisse se sentir seul et que nouer des liens aide à passer un séjour bien plus agréable. Son côté altruiste émerge au fil de ses réflexions et elle en vient petit à petit à la conclusion que ce serait mal de sa part de laisser ce démon enfermé dans sa solitude. Être seul n’est jamais agréable pour personne, surtout lorsque ce n’est pas souhaité. Elle en est là dans ses réflexions lorsqu’il lui demande son nom. La demoiselle relève les yeux vers lui et constate qu’il s’est assis juste à côté d’elle.

Anaëlle. Et toi ? lui demande-elle le plus naturellement du monde.

Évidemment qu’elle lui rend la politesse. Ce serait mal venu de sa part de jouer les snobes alors qu’il cherche simplement à nouer de nouveaux liens afin de passer un séjour agréable dans cette ville. Certes, elle espère ne pas y rester trop longtemps, quelquefois que son destin l’appelle ailleurs, mais cela n’empêche rien.

Que viens-tu faire à Evernight Falls ?

Sa curiosité recommence à prendre le dessus. Et puisque cet incube se montre plutôt sympathique avec elle, Anaëlle n’a aucun mal à se montrer agréable avec lui. Après tout, peut-être pourront-ils devenir amis et rejoindre cette très faible probabilité qui lient certains êtres ensemble alors qu’ils sont diamétralement opposés ? Cette perspective enchante un peu l’être angélique. Au Paradis, ils sont tellement nombreux qu’il est parfois difficile de réussir à se distinguer des uns des autres. Et jusqu’à ce jour, Anaëlle est du genre de ceux qui se noient dans la masse, une Vertue parmi les Vertus, un ange parmi les anges…

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Dante Grayman

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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyLun 6 Nov 2023 - 17:21

Dante est prêt à tout pour obtenir ce qu’il désire. Et la, tout de suite, il veut le bel ange qui ne semble pas se rendre compte de ce qu’il se passe. Le peu d’anges que l’incube a rencontré ont été… disons désagréables. En effet, ces derniers se retrouvant face à un ennemi mortel n’ont jamais hésité à l’attaquer. Pourtant, les incubes et leurs homologues féminins, les succubes, font partie des créatures démoniaques les moins dangereuses, si l’ont peut dire. Leurs pouvoirs résident essentiellement dans l’art de la séduction, de la manipulation. Contrairement aux démons, ils ne peuvent pas manipuler les flammes infernales. Ils n’ont ni la rapidité des vampires, ni la force des loups-garous. Ils peuvent tuer avec le contact physique, mais seuls les humains sont sensibles à ce vol d’énergie. Les autres créatures surnaturelles sont à l’abri. Mais ça n’empêchait pas certains anges de faire de l’excès de zèle.
Mais plus il fait parler le bel ange, plus il comprend que cet ange est rempli d’innocence et de naïveté ! Elle ne se méfie pas de lui, du moins pas autant qu’elle devrait. Mieux encore, elle semble curieuse, désireuse de discuter avec lui. Il voit dans ses yeux l’incertitude, le doute. Elle a peur de mal faire, pourtant, il sent sa curiosité, son désir d’en apprendre plus. Il sourit diaboliquement en son for intérieur. C’est ce qui la mènera à sa perte. Elle aurait pu tomber sur un autre ange, une gentille petite sorcière… une Wicca tiens, qui lui en apprendra plus sur ce livre qu’elle lit. Mais le destin a placé sur sa route un incube. Dante. Et il compte bien en profiter. Face à tant d’innocence, il ne peut résister à l’envie de la corrompre.

« Et pourquoi ne pourrait-on pas ? Après tout, il y a bien eu des amitiés improbables au cours de l’histoire de nos deux camps. Si ça peut te rassurer, je ne suis pas un danger pour toi. Je ne pourrais même pas allumer une bougie par la pensée, même si je le voulais. Tout ce que je ferais, ce serait m’infliger une migraine atroce ! » lui dit-il avec humour.

Il n’est pas loin de la vérité. Il ne peut effectivement pas la blesser avec ses pouvoirs. Mais en réalité, avec les armes adéquates, il le pourrait. Mais Dante n’est pas un guerrier ou un combattant. Ce n’est pas son truc, se battre, le sang et tout ce qui va avec. Il est un peu trop paresseux pour donner autant d’efforts dans une activité dans lequel il n’en tire aucun plaisir. Il connaît des démons qui ont comme drogue, le goût du sang. Ils aiment voir la lueur de vie quitter les yeux de son porteur, sentir la peur de leurs victimes. Dante lui préfère sentir les parois d’un vagin se refermant sur son chibre juste avant de se déverser dans un râle puissant. Il préfère la rondeur d’un sein qu’il tient dans sa paume à la poignée d’une épée ou la crosse d’une arme à feu. « Faites l’amour, pas la guerre ». L’incube regrette terriblement les années 60. Les hippies savaient s’amuser, eux ! Il avait connu Manson et sa famille. Il avait plané et baisé avec eux, avant qu’ils ne deviennent ces meurtriers que le monde avait connu. Dante avait regretté qu’ils aient aussi mal tourné. Mais qui était-il pour juger les autres ? Il avait conclu un pacte pour vivre éternellement à se taper tout humain…

Dante avait fini par s’asseoir non loin de son ange. Oui, cette créature céleste ne le savait pas encore mais elle était SON ange. Il la voulait et il l’aurait. Jusqu’alors, il ne savait pas son prénom, elle lui donne alors sans aucune hésitation ou méfiance. Anaëlle. Elle lui demande même en retour son prénom.

« Enchanté, Anaëlle. Je m’appelle Dante. »

Le démon incube lui offre un magnifique sourire. Il sait que même si Anaëlle ne soupçonne pas un instant les images indécentes qui traverse son esprit, elle n’est pas bête. De part sa nature démoniaque et la sienne, ils sont sensés se vouer une haine viscérale. Et même si le lieu ne le permet pas, les coups bas peuvent arriver. Et puis, ils ne resteront pas durant l’éternité dans la bibliothèque. Il fait donc attention à ce qu’il dit pour ne pas éveiller ses soupçons. Il faut qu’il maintienne sa curiosité, qu’elle ne voit en lui qu’un gentil démon, tout aussi curieux qu’elle et désireux de l’aider. Il ne faut pas qu’elle ne sache toutes les idées obscènes qu’il lui réserve ! Si elle savait tout ce qu’il avait en tête, les positions dans lesquelles il l’imaginait. Dans chacune d’elle, elle recevait ses coups de butoir avec plaisir… sauf quand il se nichait au creux de sa féminité pour s’abreuver de son miel, qu’il la pénétrait de sa langue ou de ses doigts. Il tente de se calmer, de penser à autre chose. Il se sent dur comme du béton armé. Heureusement que le bras du fauteuil cache le bas de son corps. Il ne pourrait expliquer la tente qui vient d’apparaître ! Ce qui est sûr, c’est que l’incube va se soulager. Il connaît les endroits où il pourra laisser libre cours à ses désirs les plus sordides.

« J’ai décidé de changer d’air. Je vivais à Las Vegas et, même si au début c’était très amusant… je me suis lassé. J’ai envie de calme. Et toi qu’est-ce qui t’amène ici ? »

Le plus gros mensonge qu’il ait inventé. Lui, vouloir du calme ?! Dante s’ennuie comme un rat mort dans cette ville. Même les lieux de dépravation de la ville le laisse de marbre ! Rien ne vaut la ville du péché quand il s’agit du péché ! Il voudrait fuir mais il craint la sanction qu’il subirait. Ses supérieurs maîtrisent la torture à la perfection. Il est immortel mais pas insensible à la douleur ! Et puis, il se doute que ses supérieurs doivent avoir quelques tours de passe-passe pour lui donner envie de mourir.
Mais maintenant qu’il sait que la ville recèle quelques secrets aussi appétissants, Dante veut y goûter. Il veut lui faire manger le fruit défendu… et si en plus, elle peut le conduire à récupérer le Codex… il en ressortira plus que gagnant. Il sait que même s’il ne lui volera pas son énergie, cette partie de jambes en l’air sera la meilleure de son éternité ! Et pour ses supérieurs, ça serait un énorme coup porté au camp adverse. Un ange déchu qui finirait dans les rangs du Démon Originel. Peut-être aura-t-il droit à une promotion ! On arrêterait de lui confier des missions aussi merdiques et on le laisserait s’envoyer en l’air tranquillement.
Se préoccupe-t-il sur sort réservé à l’ange qu’il veut faire tomber ? Absolument pas. Il est égoïste et ne pense qu’à satisfaire ses envies. Une fois qu’il obtient ce qu’il veut, le démon disparaît sans demander son reste. Il ne s’encombre pas des détails. Chacun est libre de faire ce qu’il veut. Dante ne peut forcer l’ange à céder à la tentation. Si elle lui donne sa virginité angélique, ça sera de son plein gré.
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Anaëlle Angius

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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyJeu 16 Nov 2023 - 17:42

La bible contient des textes sacrés et les Dix Commandements sont les lois de l’Univers les plus pures qu’Il ait créé pour maintenir l’équilibre et la paix. Les anges sont élevés dans la vertue céleste. Ils sont conscients des dangers que représentent les autres espèces sur la leur. Un démon ne se ferait pas prier pour en éliminer un. Peu d’entre eux sont réellement capables de se vanter d’avoir exterminé un ange. Ils ne sont pas aussi faciles à éliminer, contrairement à ce qu’on pense. Ils sont capables de se défendre face à l’ennemi ; même Anaëlle qui semble si pure et si innocente… La violence n’est jamais la première solution, mais elle est suffisamment consciente qu’elle ne pourra pas mourir sous la main du premier démon venu. Cependant, entre les murs de cette bibliothèque régie par une loi très ancienne, elle sait qu’elle ne risque rien. L’incube qui se tient à côté d’elle ne l’effraie pas outre mesure. Anaëlle est davantage curieuse car elle n’en a jamais croisé un auparavant. Il faut dire que les incubes et les succubes ne font pas partie des créatures qui passent leur temps à combattre les créatures angéliques. Ils sont bien trop occupés ailleurs à se vautrer dans le péché de chair et de luxure. La jeune femme ne se méfie pas outre mesure des paroles qui lui sont adressés. Il n’a pas l’air désagréable. Il s’adresse même à elle de manière assez sympathique, lui qui ne cherche qu’un guide pour visiter Evernight Falls. Sauf qu’en termes de guide, Anaëlle ne fait définitivement pas l’affaire puisqu’elle-même ne connaît pas mieux la ville. Cependant, cet état de fait ne semble pas du tout faire reculer l’incube qui lui propose alors de découvrir les lieux ensembles. La vérité étant ce qui sort en premier de sa bouche, la demoiselle cherche à savoir s’ils ont réellement le droit de faire ça ensemble car le duo qu’ils offriraient aux yeux des autres sera on ne peut plus étrange et assez hors du commun. Un léger rire résonnant comme du cristal s’échappe des lèvres d’Anaëlle face à la touche d’humour dont il fait preuve afin de la rassurer sur ses attentions.

Et bien, d’accord, dit-elle tout en continuant de lui offrir un joli sourire.

Après tout, un peu de compagnie pour appréhender les prochains jours, ça ne peut pas faire de mal. La jeune femme pourra toujours aller rendre visite à son petit protégé pendant la nuit et passer quelques jours en charmante compagnie. Les incubes et les succubes ne sont pas les démons les plus dangereux que l’Enfer possède. Ils se nourrissent exclusivement de sexe pour pouvoir avoir l’énergie de survivre. Cela ne fait pas forcément d’eux des créatures désagréables à côtoyer. Et il doit bien se douter qu’en tant qu’ange, ce n’est pas avec Anaëlle qu’il se nourrira. L’acte de chair est péché pour les créatures comme elle, et elle n’a pas pour vocation de céder à cette tentation. Alors, elle ne voit pas le problème à l’idée de passer un peu de temps avec lui. D’ailleurs, il s’installe à côté d’elle et lui demande son nom. Elle lui retourne évidemment la question après lui avoir donné l’information.

Oh ! Comme l’auteur de la Divine Comédie, clame-t-elle, ravie. As-tu déjà lu son œuvre ? Je l’ai dévoré. Je l’ai trouvé fascinant. Je suis intimement persuadée que Dante Alighieri a réellement fait un voyage dans les Enfers… Il n’y a pas d’autre façon que d’expliquer pourquoi il décrit si bien les neuf cercles. A moins qu’un démon lui ai fait une description très détaillée… Mais s’il est descendu aux Enfers, ça a été à la barbe et au nez de tous.

Une lecture fort peu recommandée qui fait pourtant partie des textes fondateurs parmi les humains. Anaëlle a joué avec les limites en plongeant un jour son nez dans cet ouvrage qui a été publié cent ans après la mort de l’auteur, puisque celui-ci l’a achevé peu de temps avant sa mort mais il a été retrouvé bien plus tard… Elle a trouvé ce voyage initiatique fort intéressant. Dommage que l’auteur soit mort depuis bien trop longtemps, elle aurait adoré le rencontrer afin de pouvoir converser avec lui. Elle a bien tenté de le chercher dans les cieux, mais rien n’indique qu’il y est… ni qu’il ait été envoyé en Enfer. Un jour, peut-être, pourra-t-elle le rencontrer et savoir enfin comment il a pu décrire avec exactitude les neuf cercles. Pour l’heure, elle a un tout autre Dante à ses côtés, et elle s’intéresse à lui. Elle souhaite savoir les motifs de sa venue dans la petite bourgade d’Evernight Falls. Une ville assez particulière puisqu’elle semble attirer pas mal de créatures de l’ombre.

C’est vrai que ça a l’air plutôt calme en ce moment. Surtout à côté de Las Vegas. Je n’y suis allée qu’une seule fois. Mais ça ne ressemblait pas du tout à ce que c’est aujourd’hui. C’était encore un endroit vide et marécageux. Savais-tu que c’était une communauté Mormone qui a édifié les premières constructions afin de s’y installer ?

C’est tout Anaëlle, ça. Remplie de savoir tout aussi utile et inutile selon chacun. En même temps, elle est née lors de la construction du monde. Elle est là depuis la nuit des temps. Elle a vu le monde évoluer, changer, se construire et se détruire. Même si elle n’a pas toujours été sur Terre, elle a observé en silence. Elle a œuvré lorsqu’elle était chargée d’une mission. Quoi de plus normal que d’avoir affaire à un puits quasiment sans fond de savoir ? Néanmoins, elle sait à quel point cela peut être agaçant pour les autres. Ses frères et sœurs lui ont déjà reproché plus d’une fois de ne pas savoir tenir sa langue lorsqu’on ne lui réclame pas une information. Elle essaye de toutes ses forces d’avoir une maîtrise là-dessus, mais ce n’est pas toujours évident. Il suffit d’un peu d'engouement pour qu’elle perde ses bonnes résolutions.

Désolée… dit-elle en ramenant une mèche de cheveux derrière son oreille. Moi, je suis là pour aider un petit garçon à guérir.

Elle lui offre un nouveau petit sourire timide, se préparant quelque part à être admonestée pour avoir déblatérer inutilement des informations qu’il ne lui a jamais réclamé.

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Dante Grayman

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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyMar 21 Nov 2023 - 17:26

Dante est subjugué par la beauté de l’ange. Ef sa voix… il a hâte de l’entendre jouir sous ses assauts. Il voudrait la déshabiller, voir ce que cache ses vêtements. Il se demande si elle aura les yeux voilés de plaisir lorsqu’on il glissera sa langue dans les replis de sa féminité. Elle a beau être une créature céleste, elle n’en reste pas moins créature capable de ressentir du désir, de l’exaltation. Simplement, elle n’a pas conscience que Dante pourrait être l’instrument de ce plaisir charnel. Il a hâte de pouvoir plonger ses doigts dans cette antre cachée de tous. Mais il sait qu’il s’attaque à un gros morceau. Un ange ne réfléchit pas un démon, ni même comme un humain. Les envies sexuelles ne font pas partie de leurs pensées, ils sont au-dessus de ce genre d’agissements triviaux et impurs. Mais ça n’empêche pas l’incube de tenter une approche, il faut dire que l’innocence et la candeur d’Annaëlle l’attire fortement. Il pourrait l’emmener sur la voie de la dépravation. Est-il possible qu’elle devienne son double féminin ? Il adore l’idée. Un ange déchu aussi dépravée qu’il l’est… mais elle est loin de le devenir. Elle est encore aussi innocente qu’un enfant venant de naître. L’incube a réussi à lui arracher un rire aussi léger que l’air. Le son est si clair, si doux… il se demande à quoi ressemblera le son de sa jouissance. Sa bite tressaute à cette pensée. Anaëlle accepte de passer du temps avec lui. Le démon du sexe lui sourit, lui aussi, mais certainement pas pour les mêmes raisons.

Quand il donne son prénom actuel, la créature céleste s’emporte et se met à parler de Dante, l’auteur de la Divine Comédie. Elle lui donne son point de vue. Mais Dante n’écoute que d’une oreille peu attentive. Il visualise ses lèvres charnues se refermant autour de son chibre. Il les voit monter et descendre le long de sa queue. Il ressent presque leur douceur, la chaleur de sa bouche. Il bande tellement qu’il en a presque mal. Elle n’a absolument pas conscience de l’érotisme qui émane d’elle. Cette sensualité est presque palpable… mais il sait que s’il veut parvenir à ses fins, il va devoir faire la conversation à cette pipelette angélique.

« J’ai entendu dire qu’un démon lui aurait soufflé quelques idées sur les différents endroits infernaux. Il lui aurait montré certains lieux en songe. » lui dit-il d’un air mystérieux.

Il ne lui ment pas. Ce sont les rumeurs qui circulent parmi les démons. Enfin, elles circulaient à l’époque de la publication du poème. Mais aujourd’hui, de nouvelles rumeurs sont nées. Par exemple, Beyoncé aurait signé un pacte avec un démon qui prend possession de son corps lors de ses concerts. La rumeur existe même parmi les mortels. Qu’elle soit vrai ou non, Dante s’en fout. Il vit sa vie, profitant de la luxure que lui offre le monde. Cependant, face à la curiosité du bel ange, Dante se promet d’en apprendre plus sur l’inspiration de son homonyme. Il sait que s’il parvient à répondre à ses interrogations, il attisera d’autant plus sa curiosité et son attrait. Tous les êtres ont un péché et celui de celui qui lui fait face est la curiosité.

La conversation continue sur les raisons de la venue de Dante dans ce trou à rats. Il lui balance un mensonge naturellement, après tout c’est un agent du Mal. Mentir est une seconde nature chez lui. Il ment comme il respire, pour reprendre l’expression célèbre. Ou comme un arracheur de dents, au choix. Il n’éprouve plus le moindre remords, il ne ressent plus aucune culpabilité lorsqu’un mensonge franchit ses lèvres. La délicieuse bouche d’Anaëlle s’ouvre et c’est une cascade de savoir qui se déverse sur l’incube. Il l’écoute, un sourire aux lèvres. Il a vu juste. C’est une curieuse, qui englouti tout le savoir qu’elle peut trouver. Elle a beau avoir des siècles, voire des millénaires derrière elle, Dante sait qu’elle ne connaît que la théorie. Elle n’a jamais éprouvé tout ce savoir incommensurable. Mais Dante veut l’aider à découvrir le monde d’elle-même et pas à travers un livre. Et la première chose qu’il veut lui montrer : le sexe.

« Je ne le savais pas… c’est ironique de voir ce qu’est devenu cette ville fondée par des Mormonts. »

Aujourd’hui, Vegas est connue comme la ville du péché et du vice. Tout ce qui se passe à Vegas, reste à Vegas. Dante a été le témoin de vices tous plus sordides les uns que les autres. Il n’a d’ailleurs pas seulement été témoin. Il a été très actif dans ces orgies décadentes, ces moments de sexe pur et brut où personne n’en réchappait pur et innocent. Le bon vieux temps, se dit-il. Maintenant, les humains se font plus calmes que par le passé. La peur du regard de l’autre est bien plus forte. Avec l’apparition des mouvements militant pour que la paroles de victimes d’agressions sexuelles soient enfin entendus, les gens n’osent plus s’envoyaient en l’air. La peur de devenir la cible de calomnies. Dante est contre la contrainte dans le sexe. Pourquoi forcer une personne quand il existe des millions de personnes consentantes n’attendant que ça ? Il ne comprendra jamais la mentalité des violeurs.
Anaëlle s’excuse pour lui avoir donner autant d’information. Dante rit doucement avant de lui répondre.

« Ne t’excuse pas, Anaëlle. Je passe un excellent moment avec toi. Tu as de la conversation, tu es un puit de savoir, il serait dommage de le garder pour toi… »

Il lui offre un sourire avant de continuer.

« Oh tu es un ange gardien, c’est admirable ! De quelle maladie est-il atteint ? »

Dante s’en fout royalement de ce gamin. Des gens meurent tous les jours et le monde ne s’arrête pas de tourner pour autant ! Mais s’il veut pouvoir enfin se repaitre de son miel, il va devoir ruser. Il joue l’intéressé, un gentil démon compatissant mais uniquement pour pouvoir la pilonner plus tard. C’est l’avantage d’être un incube. Bien qu’il soit un démon, il peut passer pour un démon au grand cœur vivant simplement de l’énergie vitale des humains trop bêtes pour se donner à lui. Il était un véritable démon, il aurait plus de mal à se faire passer pour innocent. Son statut lui fait bénéficier du doute. Et il est bien décider à en tirer parti.
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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyJeu 7 Déc 2023 - 15:19

La perspective de rencontrer une nouvelle personne est toujours excitante. Anaëlle a toujours été sociable avec autruis. Sauf les démons qui ne perdent jamais réellement de temps en palabre et qui menacent un être angélique dès les premières secondes. Mais ce démon-là lui semble sympathique. Et le traité signé pour la bibliothèque perdue n’a rien à voir là-dedans. Il la fait même rire. Le son cristallin se répand dans l’immensité des lieux. Le rire des anges est aussi clair qu’il est pur. Rien dans ces créatures n’est imperfection. Il n’y a que les armes des démons qui peuvent marquer leur chair définitivement. Toute autre blessure cicatrise sans laisser la moindre trace. La peau d’Anaëlle est aussi lisse que le jour de sa création puisqu’elle n’a jamais eu à combattre une horde de créatures démoniaques. Ces combats sont réservés aux Archanges qui sont les gardiens du Paradis et de la voix du Seigneur. Ange faisant partie de la hiérarchie du second degrés, la jeune femme ne fait pas partie de ceux qu’on envoit au combat en premier lieu ; même si elle sait se défendre autant que tous ses frères et soeurs. Sa plus grande qualité réside dans le savoir. Et cela se prouve dès que l’incube se présente à elle sous le prénom de Dante. Elle fait aussitôt le lien avec l’auteur de la Divine Comédie. Elle se lance aussitôt dans une diatribe en lui exposant les différentes théories qui existent afin de savoir comment le vrai Dante a fait pour pouvoir écrire tout un recueil sur les Enfers. L’incube, lui, la fixe en train de parler, sans aucun doute captivé par tout ce puits de savoirs qui réside en elle (sans se douter un seul instant de la vérité). Ses yeux bleus s’illuminent dès lors qu’il lui fait part de la potentielle réponse à sa question.

Oh mais oui ! lance-t-elle, ravie. Cela expliquerait pourquoi jamais personne n’a rien su de sa descente aux Enfers. C’est du génie !

Anaëlle s’étonne d’ailleurs de ne pas avoir pensé elle-même à cette possibilité. Non pas qu’elle soit assez prétentieuse pour songer qu’elle est l’unique tête pensante au monde, mais elle a retourné dans tous les sens cette histoire tellement ça l’a fasciné pendant un temps. Elle a d’ailleurs souhaité le rencontrer, mais malheureusement, il est introuvable au Paradis. Peut-être est-il allé en Enfer ? Ou peut-être pas. Elle n’en sait rien. Pour l’heure, sa curiosité se tourne vers un autre Dante : celui assis à côté d’elle. Il vient de Las Vegas. Encore un nouveau sujet sur lequel rebondir puisque l’ange y a mis déjà les pieds, bien avant que cela ne ressemble à cet endroit démesurément lumineux. C’était un endroit vide et marécageux que les Mormons ont habilité afin de pouvoir y vivre. Anaëlle a eu l’occasion de s’y rendre lors d’une épidémie qui décimait la population lentement. Mais depuis ce jour, elle n’y a plus jamais remis les pieds, observant les changements du monde depuis le Paradis.

N’est-ce pas ? dit-elle avec un léger hochement de tête.

Las Vegas est devenu un endroit de dépravation où l’argent et le sexe coulent à foison. Si les sept péchés capitaux avaient eu un berceau de création à l’époque moderne, ça aurait sûrement été là. Anaëlle n’aime pas ce qu’est devenue cette ville. Les quelques anges qui sont obligés d’y aller reviennent choqués… lorsqu’ils reviennent…

Son enthousiasme à parler de sujet dont elle maîtrise est parfois exaspérant et a une forte tendance à agacer ses locuteurs. Plus d’une fois on lui a reproché de ne pas savoir maîtriser son débit de paroles et surtout de ne pas savoir quand se taire. Le pauvre Dante n’a sûrement rien demandé de tout cela, alors lorsqu’elle reprend un peu de contenance, elle s’excuse pour en revenir à la question de ce qui l'amène, elle, à être présente sur Terre. Dante la prend de court en lui offrant pléthore de compliments. Anaëlle se sent rougir aussitôt et baisse timidement les yeux. C’est rare que les autres reconnaissent les biens fondées de ses paroles.

Merci, c’est gentil, souffle-t-elle, gênée.

Si seulement ses frères et soeurs pouvaient reconnaître cette qualité chez elle. Cela lui éviterait des complexes, ou bien même la crainte de s’engager dans une conversation. Et quand elle n’ose pas donner son avis, on lui reproche son manque d’intérêt… C’est littéralement le serpent qui se mord la queue.

Je ne suis pas vraiment un ange gardien, dit-elle. En réalité, je fais partie de la Triade. J’appartiens à la Vertue. Nous sommes connus pour être des faiseurs de miracle. Chaque jour nous recevons des prières et celles de ce petit garçon ont été tellement puissantes que je n’ai pas eu le cœur à fermer les yeux…

Autant dire que si ses paires savaient ce qu’elle est en train de faire, elle serait rappelée au Paradis illico. Ils n’ont pas le droit de choisir qui a le droit de continuer de vivre ou de mourir. Seul Dieu le peut. Mais cette volonté de survivre est si forte… Qu’y a-t-il de mal à permettre à un enfant de continuer à vivre ? Surtout lorsque celui-ci est innocent.

Il a une leucémie, l’informe-t-elle. Avant que je n’intervienne, il allait mourir. Ce n’était plus qu’une question d’heures, ou peut-être de jours… Il va progressivement mieux. Je pourrais faire disparaître sa maladie d’un claquement de doigts, mais alors on saurait ce que j’ai fait.

Anaëlle n’est pas autorisée à faire un miracle sans en avoir eu tout d’abord l’autorisation. C’est simple et très rapide. Un claquement de doigts. Alors pour passer inaperçu, elle donne l’illusion que ce petit garçon est en train de gagner son combat. C’est la seule chose qu’elle puisse faire.

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Dante Grayman

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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyMar 12 Déc 2023 - 22:02

Dante est aussi ravi que l’ange à qui il tient compagnie. Mais ses raisons à lui sont bien plus lubriques. Il a senti qu’Anaëlle est aussi innocente que l’agneau qui vient de naître. Et aussi curieuse qu’un chaton. Mais elle n’a pas conscience que face à elle se trouve un loup vicieux, retors, qui n’a pas peur de mentir et de tricher pour parvenir à ses fins. Quand son rire délicat résonne, la queue de Dante se durcit encre plus, si c’est possible ! Anaëlle n’est que perfection. Même ce son parvient à lui donner envie de la prendre sauvagement en plein milieu de la bibliothèque. Il en oublie même sa mission et la raison de sa venue en ce lieu. Son chibre en devient douloureux tant il a besoin dans s’enfouir dans l’intimité angélique d’Anaëlle. Mais il sait que ce n’est pas demain la veille qu’il va se repaître de son miel. Il prend donc son mal en patience, se réconfortant en se disant qu’il pourrait peut-être faire un tour en enfer pour se taper une ou deux créatures démoniaques. Là-bas, il sait qu’il n’existe aucun interdit, aucun tabou. S’il veut pilonner une démone devant un public, c’est totalement possible. Il observe Anaëlle, peut-être qu’il ira voir une de ces collègues succubes afin qu’elle prenne une apparence similaire à l’ange. Il pourra presque avoir l’impression de la baiser. Revenant à la conversation, il décide de continuer à titiller sa curiosité.

« Tu sais, ce ne serait pas la première fois. Beaucoup de démons ont influencé les écrivains, les musiciens et même les politiciens. Jimi Hendrix était souvent possédé lors de ses concerts… » lui dit-il en chuchotant.

Bien que Dante ne mente pas totalement, il ne sait pas si ce qu’il dit à propos de Jimi Hendrix est vrai. Mais il pense qu’il y a de fortes chances pour cela soit vrai. Après tout, quiconque a vu un concert de Jimi Hendrix sait que cet homme n’était pas dans son état normal. Oui, il était sous l’emprise de la drogue mais il y avait quelque chose de surnaturel chez cet homme si talentueux.
La conversation dévie alors sur la création de la ville du péché, Las Vegas. Dante n’avait pas choisi cette ville au hasard. En tant que démon du péché de la luxure, il savait qu’il pourrait y faire des ravages. Et il ne s’était pas trompé. Là-bas, il en a vu passé des jeunes fiancées de passage pour un enterrement de vie de jeune fille, des femmes mariées prenant des vacances entre amies… Toutes un point commun, la culpabilité d’avoir cédé à la tentation. L’énergie vitale qu’il en tire et d’autant plus forte. C’est pour cela que bien souvent, il privilégie ces femmes. Après tout, sa survie dépend de la qualité de ses partenaires sexuelles. Il pourrait se contenter des femmes qui assument pleinement leur sexualité débridée mais la saveur serait moins bonne. Et Dante est très sélectif sur le choix de sa nourriture… alors pourquoi perd-il son temps avec un ange qui pourrait ne jamais lui donner satisfaction ? Le défi ! Dante veut se prouver qu’il peut même détourner ces êtres parfaits qui le regardent comme s’il était une merde sur leur tapis. Et puis, Anaëlle est loin d’être laide… bien au contraire. Dante va avoir du mal à cacher sa queue tendue s’il ne trouve pas le moyen de calmer ses ardeurs. Sauf qu’à chaque fois, le délicieux être de lumière pure à côté de lui fait quelque chose qui la rend incroyablement sexy. Tout en elle réveille la faim de l’incube. Même son petit air gêné quand elle le remercie est adorablement sensuel !

« Non, ce n’est que la vérité. Quoi que, fais attention à ce que je dis, je suis un démon, je ne peux pas être gentil ou dire la vérité. » Il lui fait un clin d’œil complice.

Contrairement à la croyance commune, un démon ne fait pas que mentir. Un démon peut se montrer honnête et gentil… s’il y trouve son compte ! Bien sûr, il existe des exceptions. Après tout, depuis très longtemps, les démons ne sont plus purs souches. Ce sont des humains ayant passé un pacte avec un démon. Les démons les plus anciens, ceux ayant connu d’abord une vie angélique, sont les plus puissants et la plupart préfèrent vivre en enfer. Les démons qui foulent la Terre sont beaucoup moins puissants. Et certains ont parfois des sentiments encore humains. Oh bien sûr, ils finissent par oublier tous leurs bons sentiments pour vivre enfin librement, sans les entraves que leur conscience leur impose chaque jour. Dante le sait. Il est passé par là…
En parlant de bons sentiments, l’incube simule alors de l’intérêt pour la raison qui ont poussé l’ange à quitter le paradis pour le monde des humains. Il n’écoute que la moitié de ce qu’elle dit. En fait, il écoute juste assez pour pouvoir lui répondre. En réalité, les lèvres pulpeuses d’Anaëlle l’obsèdent ! Il les imagine enserrant son membre dur. Il voit presque son chibre disparaître dans sa bouche puis réapparaître, laissant une traînée rouge de son rouge à lèvres… Oui, dans son fantasme, Anaëlle porte du rouge à lèvres. Il n’a jamais été le genre d’homme, ou de démon, a porté une attention particulière sur les tenues ou le maquillage des femmes. Il s’en fout, tant qu’il peut s’enfouir en elle. Mais avec Anaëlle, son imagination déborde d’idées, toutes plus folles et audacieuses les unes que les autres.

« Tu sais, j’ai beau avoir plusieurs siècles derrière moi. Je ne connais rien de votre hiérarchie. Enfin si, certains théologiens ont tenté de découvrir comment fonctionnent nos hiérarchies. Mais quand je vois les inepties sur la hiérarchie démoniaque, je suppose qu’il en va de même pour votre camp. »

Quand il l’écoute parler de ce petit garçon a qui elle vient en aide, Dante comprend rapidement que l’ange a une âme de rebelle, enfouie sous des couches d’innocence et d’obéissance aveugle. Elle pourrait faire comme ses frères et sœurs mais elle a décidé de braver les règles pour faire ce qu’elle pense être juste. Et bien que le démon se fout royalement du sort de cet enfant, il admire son courage pour oser prendre des risques… lui, il ne l’aurait jamais fait ! Sauf si l’enjeu en valait la chandelle. Et sauver un enfant qui finira par mourir un jour, n’était clairement pas un enjeu assez important pour que le démon prenne les risques qu’Anaëlle prenait. Mais comme il doit se montrer gentil et inoffensif pour pouvoir ajouter un ange à son tableau de chasse… Dante affiche un air compatissant - après des années à mentir, il a apprit à feindre des émotions qu’il ne ressent plus depuis longtemps - et lui dit :

« Tu es tellement courageuse… prendre tous ces risques pour sauver un pauvre enfant. C’est très noble de ta part. »


Dante ne lui dit pas qu’elle a bien fait, mais il le laisse entendre. Après tout, si un démon lui dit que ses actions sont bonnes, elle pourrait se dire qu’il y a donc un problème. Elle pourrait alors changer d’avis et retourner au paradis, là où il ne pourrait plus l’atteindre… Ce n’est pas le but du démon. Il fait alors quelque chose de très audacieux. Dante pose sa main, délicatement, sur celle d’Anaëlle, un sourire innocent sur les lèvres. Comme pour la féliciter ou l’encourager. Elle peut le comprendre comme elle. La peau de l’ange est aussi parfaite que son rire. Douce, sans imperfection. Il s’en dégage une chaleur qui réchauffe le coeur de Dante. Il voudrait prolonger ce contact et même lui tenir la main. Il aurait aimé ressentir cette chaleur se diffuser dans toutes les fibres de son corps. Mais il sait que s’il prolonge trop longtemps ce léger toucher, Anaëlle pourrait prendre peur. À contrecœur, il retire sa main et la replace sur le bras de son fauteuil. Une partie de lui est intriguée. Comment ce simple toucher a pu avoir cette effet sur lui ? Il s’attendait à ce que son jean craque sous la pression de son chibre mais à la place, il a ressentit de la paix et une sérénité intense. Il en aurait presque pleurer de joie tant ce sentiment est à la fois magnifique et pur… Lui qui est depuis bien longtemps dépravé, souillé de ces années de débauche. Si un simple contact l’a mit dans cet état, coucher avec le réduirait en guimauve !! Mais, il n’a pas l’intention de renoncer pour autant. Autant préparer un feu de camp, il est prêt à finir embrocher sur un bout de bois après avoir pris la virginité angélique d’Anaëlle…
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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyVen 29 Déc 2023 - 11:46

Anaëlle est très loin d’imaginer ce qui se passe réellement dans la tête de l’incube qui lui fait face. Elle qui n’est que candeur est à mille lieues de s’imaginer que dans l’esprit pervers de Dante, il se voit la possédant, enfonçant son chibre en elle afin de se nourrir d’elle sans la moindre culpabilité. Il faut dire aussi que la belle ne verrait pas sa longévité impactée, mais plutôt sa nature angélique. Si un ange vient à commettre le péché de chair, il se retrouve immédiatement banni. Les anges déchus font d’excellents êtres démoniaques. Ils sont redoutables, pour ainsi dire. Quoi de plus normal puisqu’ils ont été élevés dans le même moule. Ils connaissent tout du paradis, ils savent qui est qui, et surtout ils sont capables de tout pour faire payer Leur père d’avoir fait d’eux des proscrits. Les anges ne sont pas des ignorants, contrairement à ce qu’on pense. Ils savent en quoi consiste l’acte sexuel. Ils surveillent suffisamment les hommes pour savoir comment ça marche. Mais entre savoir et pouvoir, il y a un fossé infranchissable. Jamais Anaëlle ne remettrait à mal ce qui la définie. Et elle vit très bien sa chasteté.

La conversation qu’elle entretient avec Dante autour de l’Enfer est intéressante. Depuis toujours, l’ange est curieuse et avide de savoir. Elle aime emmagasiner des informations. Cela peut être historique, comme littéraire ou bien même géographique, il n’y a pas de limite à sa curiosité. Elle adore rebondir sur certaines choses, mais bien souvent, ses frères et sœurs la trouvent agaçante à se conduire de cette façon. On lui a souvent reproché que si on ne lui demandait rien, il valait mieux qu’elle se taise. Or, présentement, elle est contente de se retrouver face à quelqu’un avec qui échanger. La Divine Comédie fait partie de ses œuvres préférées. Peu recommandée en terme de lecture pour un être céleste, Anaëlle a désobéi en plongeant son nez entre ses pages ; et elle s’est bien rendue compte qu’il n’y avait eu absolument aucune conséquence, alors qu’elle s’attendait à recevoir la foudre sur la tête… (Encore une fois, Dieu n’aurait jamais agi de la sorte, la foudre est réservé à l’un de ces dieux imaginaires que les grecques ont créé afin d’avoir une religion à laquelle s’accrocher… même si Zeus était le dieu souverain et qu’on peut facilement supposer qu’il est une transposition du Seigneur.)

Assurément, Dante (l’original) n’est pas le premier à avoir reçu la visite d’un démon. N’importe qui peut en côtoyer un, voire même plusieurs étant donné que certains marchent parmi les humains. Anaëlle, elle-même, en cet instant, se trouve en compagnie de l’un d’entre eux. Mais il y a tout de même une différence entre côtoyer les démons et être possédé par l’un d’entre eux… La mine abattue de l’ange prouve que cette différence est bien loin de la laisser indifférente. Les possessions sont horribles. Elles abîment l’âme des pauvres êtres qui n’ont rien demandé… et l’issu des possessions se solde souvent par la mort de l’hôte. Les survivants sont peu nombreux, contrairement à ce qu’on pense. Lorsque ces pauvres êtres arrivent aux portes du paradis, ils sont tellement abîmés qu’ils sont difficiles à réhabiliter. Ils errent comme des âmes en peine, ont peur de tout et ne connaissent jamais vraiment le repos… Anaëlle n’aime pas assister à ce spectacle. Ça met à mal son cœur.

Il y a tout de même une différence avec la possession, dit-elle. Elle est bien plus dangereuse et… elle est effroyable…

Les anges ne peuvent rien faire pour les Hommes qui cherchent à accueillir en eux l’essence des démons. Ils vont directement en Enfer dès que leurs corps cèdent à toute cette énergie malfaisante. Le corps humain n’est pas fait pour ça, il n’est pas assez solide. Les démons le savent, mais ils s’en moquent du moment qu’ils peuvent faire du mal. Alors si ce Jimi Hendrix a fait ce souhait, son âme est perdue à jamais. Anaëlle n’a aucune compassion pour ce musicien. Il a fait son choix, il en paiera les conséquences l’heure venue. C’est le problème du libre arbitre que les humains ont. Ils font des choix qui semblent sans conséquence mais qui influencent leur destination finale. C’est ainsi. Et personne ne peut rien y faire. Sauf Dieu. Mais il y a bien longtemps qu’Il n’agit plus pour contrer Ses lois.

Las Vegas devient un sujet un peu plus joyeux pour l’ange qui, comme à son habitude, rebondit en offrant son savoir à Dante sur un plateau d’argent. La ville du péché n’était qu’un tout petit village de Mormons à sa naissance. Ce qui a bien pu se passer pour qu’il devienne cette ville gargantuesque où règne le fait et le vice, ça par contre… Anaëlle l’ignore. Cet endroit attire tout type de population: les pêcheurs pour assouvir leurs pulsions, mais aussi de simples touristes désireux de voir les magnifiques illuminations nocturnes. Si elle avait été humaine, elle aurait sans doute fait partie de cette deuxième catégorie de personne. Tout ce qui brille et scintille l’intrigue et l’émerveille. Mais pour l’heure, elle s’inquiète surtout d’ennuyer Dante avec tout son savoir. Il la rassure cependant à ce sujet là, et la mine gênée, elle le remercie pour sa gentillesse. Ce à quoi, il lui rappelle tout de même sa nature.

Oh… oui, bien sûr, dit-elle.

Malencontreusement pour lui, Dante vient de lui rappeler qu’elle ne peut pas faire confiance à ce qu’il dit. Et peut-être que finalement, elle l’ennuie bien plus qu’il ne le laisse croire. Cela fait immédiatement remonter des barrières et une réserve qu’Anaëlle avait refoulé l’espace de quelques instants. L’incube n’est pas le démon le plus dangereux que les Enfers possèdent, mais il n’en reste pas moins un démon. Le mensonge et la roublardise coulent dans leurs veines au même titre que les autres. Finalement, elle ne devrait pas être si prompte à faire confiance à Dante. Surtout lorsqu’elle ne fait que lui livrer la plus sincère des vérités depuis le début. Peut-être que visiter Evernight Falls avec lui n’est pas une aussi bonne idée qu’elle n’y paraissait. Anaëlle devra donc se contenter de ce quotidien qui rythme ses journées depuis qu’elle est sur Terre. Dommage. Elle se contentera de son petit garçon en voie de guérison. Ça lui suffit amplement. À la fin de son séjour, il sera guéri et pourra reprendre sa vie de petit garçon innocent avec ses parents aimants.

Ses sourcils se froncent lorsqu’il expose son point de vue sur les constitutions hiérarchiques. Il remet sans crainte à mal l’ordre créé et les missions de chacun pour le bon fonctionnement de la vie sur Terre. Si Anaëlle a fait le choix d’écouter son cœur plutôt que sa tête en ce qui concerne cet enfant, ce n’est pas par rébellion. Les Vertues choisissent les batailles qu’elles souhaitent mener. Il existe toutes sortes de miracles. De la
plus simple qui n’impacte qu’une personne à celle qui impacte toute une population. Si elle en avait parlé à ses frères et sœurs, ils lui auraient sans aucun doute dit de ne pas intervenir dans le funeste destin du petit garçon, que ses suppliques ne sont que des prières faites à Dieu pour aller mieux, comme nombreuses prières d’ailleurs. Mais pour que cela retentisse aux oreilles des Vertues, c’est qu’il a gagné ce droit. Libre aux anges d’accéder ou non à sa requête… ils ont tendance aujourd’hui à ne se déplacer que pour les miracles à impacts forts… Et surtout, ils n’ont pas le droit de choisir qui a le droit de vivre ou de mourir…

Je ne remet pas en cause notre hiérarchie, dit-elle d’un ton qui se veut sans appel. J’ai pris la décision d’intervenir sans demander l’autorisation. C’est ce qui me vaudra sûrement un blâme à mon retour.

Peut-on parler tellement de courage ? Anaëlle n’en est pas certaine. Elle n’a fait qu’écouter son cœur. Tant pis si lorsqu’elle retournera au paradis ses frères et sœurs afficheront une mine contrite. Elle a l’habitude lorsqu’elle a le malheur de se lancer dans son puits de savoir. Elle sait comment gérer les choses. On lui fera une énième leçon avec un énième rappel des règles. Elle acquiescera parce qu’il ne peut en être autrement et son éternité reprendra son cours. Soudain, une paume chaude vient envelopper sa main. Ses cérulées tombent dessus et remontent vers Dante qui lui offre un doux sourire. Son cœur accélère ses battements dans sa poitrine. Des picotements remontent le long de son bras pour parcourir le reste de son corps. Anaëlle est tiraillée entre son envie de retirer sa main pour la libérer de ce contact, et celle de la laisser là car il ne s’agit, après tout, que d’un geste d’encouragement, n’est-ce pas ? Lui-même approuve la décision qu’elle a prise en venant en aide à son petit protégé, donc ce contact va sûrement dans ce sens… Pourtant, elle ne peut pas oublier ce qu’il lui a dit plus tôt : ce rappel de sa nature. Dante est un démon. Il ne peut être gentil et dire la vérité en même temps. Alors où se placent ses paroles entre les deux ? Une petite voix à l’intérieur lui souffle qu’elle doit à tout prix se méfier de lui. Elle en est là de sa bataille intérieure lorsqu’il libère enfin sa main. En elle, c’est comme si la tempête avait soudainement pris fin, comme lorsque le vent retombe tout à coup. Anaëlle peut à nouveau respirer librement, et ne sait guère quoi penser de ce contact. Elle retire à son tour sa main de la table et vient serrer son bras contre elle, comme pour se prémunir d’un autre touché. Elle ne sait pas ce que Dante a bien pu ressentir ou non, et cela l’effraie.

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Dernière édition par Anaëlle Angius le Ven 26 Jan 2024 - 12:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyLun 15 Jan 2024 - 17:36

Si Anaëlle savait tout ce que l’incube a en tête au moment où il lui sourit d’un air si innocent, elle ne resterait pas assise sereinement à côté de lui, même avec le sort qui empêchait toute violence en ses lieux. L’esprit de Dante est rempli d’images et de visions toutes plus obscènes les unes que les autres. Bien sûr, il se garde bien de lui montrer le moindre sentiment. Son visage n’affiche qu’un intérêt poli pour la conversation qu’il avait avec l’ange. Il arrive même à attiser sa curiosité en lui donnant des informations connues uniquement des démons… Du moins, c’est ce qu’il lui laisse croire. En réalité, Dante n’en sait rien et il s’en fout. On dit que les démons sont égoïstes et Dante répond parfaitement à cette affirmation. Il ne s’intéresse qu’à lui et ses intérêts. L’enfer est peuplé d’humains plus ou moins célèbres mais Dante s’en fout royalement. Ces humains ne servent ses intérêts que de leur vivant, et encore certains sont plutôt une épine dans son pied. Une fois qu’ils passent l’arme à gauche, l’incube passe à autre chose, sans regarder derrière lui.

Les êtres surnaturels en viennent à parler de la possession. Du point de vue de l’ange, c’est une situation horrible, que personne ne voudrait vivre. Du point de vue du démon, il est plus nuancé. Certes, la sensation de partager son corps avec un être malfaisant ne doit pas être très agréable. Mais, il y a certains avantages : l’humain infecté peut découvrir des secrets sur son entourage, il se met à parler des langues qu’il n’a jamais parlé… bon, oui les avantages ne durent pas très longtemps mais il ne faut pas oublier que dans de nombreux cas de possession, les humains appellent et autorisent les démons à les posséder en échange d’une récompense dérisoire. Dante ne les juge pas, il a passé un pacte pour vivre éternellement de sexe. Mais la possession… ce n’est pas son truc ! Anaëlle n’a pas totalement tort, mais pour lui, la possession n’est pas effroyable…

« Non… la possession n’est pas effroyable… c’est bien pire… »

Dante a beau chercher des excuses, il ne peut nier que la possession est une expérience mortelle, terrible. Pour rien au monde, il ne voudrait vivre ça. Et bien heureusement, en tant qu’incube, il en est immunisé ! Aussi horrible soit l’infestation démoniaque, ça ne l’empêche pas de dormir. Contrairement à la belle Anaëlle, Dante n’éprouve aucune empathie pour personne. S’il était humain, il entrerait parfaitement dans la case des psychopathes : froid, calculateur, manipulateur, il ne ressent ni culpabilité, ni remords. Et s’il trouvait du plaisir dans le meurtre, l’incube n’hésiterait pas à tuer pour assouvir ses pulsions. Mais heureusement, son plaisir se trouve entre les cuisses d’une femme. Et actuellement, c’est entre les cuisses de la jolie rousse que Dante aimerait plonger. Mais il sait bien que pour le moment, c’est impossible. Pleine de vertus et certaine de ne rien manquer, Anaëlle n’est pas prête à lui offrir son angélique virginité sur un plateau d’argent. Mais Dante est prêt à attendre, à la travailler au corps jusqu’à ce qu’elle cède à la tentation.

Le démon ne sait pas à quel moment les choses ont tourné en eau de boudin mais, il sent bien que l’ange s’est refermée sur elle-même. Il sent qu’elle s’est repliée derrière un rempart pour se protéger de lui. Il doit rattraper son coup ! Son cerveau se met à tourner à plein régime, comment amener l’ange à baisser à nouveau sa garde. Une idée lui vient alors, une idée diabolique et sans aucune vergogne, il le met en place.

« Oh… je ne voulais pas dire que tu remettais en cause votre hiérarchie ! Simplement qu’il y a tellement de théories sur la hiérarchie démoniaque que je pensais que les théologiens ont dut également se tromper sur la votre… je ne voulais surtout pas dire que tu te rebellais ! Je me doute bien que tu ne le ferais jamais… tu es un ange, après tout ! »

Puis selon son plan, il lui faut un sourire sincère mais rempli de tristesse. Ses yeux se font presque larmoyants, il doit lui faire pitié. Elle doit oublier sa nature ou du moins, elle doit se dire qu’il ne mérite pas cette condition. Puis d’une petite voix, le regard tourné dans le vide, comme s’il était perdu dans ses pensées :

« J’aurais aimé qu’un ange intervienne aussi dans ma vie avant que je ne commette l’irréparable… si j’avais eu cette bénédiction, j’aurais eu une vie normale, remplie de joies… »
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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyVen 26 Jan 2024 - 12:01

La possession est un des premiers fléaux démoniaques nés sur Terre. Quand les anges étaient davantage présents sur Terre, les démons n’osaient pas remonter à la surface de manière trop directe. Posséder le corps d’un être humain était bien plus simple et bien moins dangereux pour eux, car le Ciel ne peut absolument rien faire pour venir en aide à un corps possédé. Les êtres humains qui acceptent la venue d’un démon au sein de leur enveloppe charnelle bien trop fragile ne sont pas sauvables. Ils sont perdus à jamais. Leur âme est corrompue à tout jamais par l’essence démoniaque. Quant à ceux qui se retrouvent possédés malgré eux… il n’y a rien à faire non plus… D’eux-mêmes, ces humains tentent de lutter contre le démon, mais ils sont bien trop forts. Cette lutte se traduit par une dégénérescence précoce du corps. La bataille est bien trop difficile. Les exorcismes peuvent aider dans de rares cas, mais la plupart du temps, l’humain finit par mourir dans d’atroces souffrances. Et même s’ils sont innocents, malheureusement, les portes du Paradis leur restent closes. Une injustice qui laisse à mal les anges, mais leurs âmes sont bien trop détruites pour venir trouver le repos éternel. Ce serait un véritable fiasco s’ils tentaient de les accueillir… C’est principalement pour toutes ces raisons là que la possession et le fait de côtoyer des démons sont deux choses totalement différentes. Elles n’ont absolument pas le même impact pour la vie après la mort.

Depuis le début de leur conversation, Anaëlle en a presque oublié qu’elle était en train de bavarder de sujets forts intéressants avec un démon incube. Ce n’est que lorsqu’il lui fait un rappel de sa nature et que tout ce qui sort de sa bouche n’est pas forcément la vérité que l’ange a l’impression de prendre une douche froide. On reproche souvent à la demoiselle d’être un brin naïve avec les gens. Elle a tendance à voir le bon chez les autres. Jamais le mauvais. Dans cette bibliothèque, elle est totalement en sécurité des agissements des autres, mais à l’extérieur, Dante sera-t-il toujours aussi sympathique ? Elle a l’étrange conviction au fond d’elle que l’incube s’est montré plutôt honnête jusqu’à présent, mais elle n’a aucune preuve de ça… elle ne peut pas lire en lui pour le savoir. Qu’est-ce qu’elle aimerait pouvoir être télépathe… juste dans ces moments-là ! Sinon, ça doit être affreux d’entendre tout le temps les voix des autres. Néanmoins, ce petit rappel de la réalité a totalement l’effet escompté chez Anaëlle qui se met soudainement à être méfiante. Elle remet en perspective tout ce qui s’est dit jusqu’à présent. L’idée qu’ils puissent visiter Evernight Falls ensemble ne lui apparaît plus aussi bonne. Peut-être même que ce serait trop dangereux pour elle…

A présent lucide sur son interlocuteur, l’ange prend beaucoup de recul. Lorsque Dante lui expose soudainement le fait qu’elle remet en cause sa hiérarchie en agissant comme bon lui semble et en prenant des risques pour sauver son petit protégé, elle n’est pas d’accord, et elle le lui fait bien savoir. Oui, elle est descendue sur Terre sans demander l’autorisation, mais de là à remettre en cause le fonctionnement de leur hiérarchie, il y a un monde. Un univers, même ! Et puis, elle ne se sent pas le moins du monde courageuse. Elle n’a fait qu’écouter ce qui lui semblait juste. Anaëlle peut se montrer parfois très forte de ses convictions, même si elle ne plaise pas toujours à ses frères et sœurs. Elle est aussi un ange de la Vertue. Elle a autant de valeur que les autres, même si elle a souvent l’impression d’être traitée comme la benjamine un peu trop tête brûlée d’une nombreuse fratrie. Ses décisions sont à prendre avec autant de considération que celles des autres. Donc, hormis un petit rappel qu’elle ne peut pas faire les choses comme bon lui semble et qu’il faut qu’il y ait un intérêt commun à l’humanité, elle ne risque absolument pas grand-chose. Et puis, ça ne changera rien à sa satisfaction personnelle d’avoir fait ce que son cœur lui dictait.

Ceux qui se sont rebellés ont payé cher leur punition, dit-elle dans un souffle.

Un sentiment d’effroi la parcourt rien qu’en y songeant. Anaëlle serait détruite si elle venait à perdre son intégrité. Elle ne se voit pas atterrir en Enfer et reprendre sa petite vie en s’adaptant à son nouvel environnement. Elle se laissera probablement mourir… mieux vaut ne plus être plutôt que de ne plus être ce qui la compose. Le Paradis est synonyme de pardon pour les humains, mais pour les créatures célestes, il n'y en a pas de possible. Jusqu’à présent, aucun ange déchu n’a jamais été pardonné pour ses crimes. Le châtiment de Dieu reste sans appel. Ils sont des êtres parfaits. Ils ne sont pas censés se vautrer dans les péchés de l’humanité. Elle n’a jamais compris ce qui a pu conduire ses frères à la déchéance. Certains lui manquent beaucoup même si elle a dû apprendre à composer avec leur absence.

Son attention est de nouveau attirée par Dante qui lui offre une soudaine confession. Ses ciels s'écarquillent de surprise lorsqu’il lui avoue que s’il avait eu quelqu’un comme elle pour veiller sur lui, peut-être aurait-il pu avoir un tout autre genre de vie. Confuse, Anaëlle ne sait pas quoi lui répondre dans un premier temps. Elle est au courant que d’origine humaine, les succubes et les incubes passent un pacte pour devenir ce qu’ils sont. Les motivations diffèrent totalement selon les individus. Dante ferait-il partie de ceux qui ont embrassé la cause par désespoir ? Elle sait que certains humains virent au péché parce qu’ils ont l’impression d’être totalement abandonnés et seuls face aux obstacles que la vie leur impose. Malheureusement, les anges et Dieu lui-même ne peuvent pas venir en aide à tout le monde. Certains doivent pouvoir trouver la force en eux de les surmonter. Si jamais personne n’est intervenu pour lui, cela veut dire qu’il avait la force en lui, mais il n’a pas su aller au bout de sa quête.

Que s’est-il passé ? demande-t-elle néanmoins curieuse de savoir dans quelle circonstance Dante a-t-il été amené à devenir un incube.

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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyMar 13 Fév 2024 - 17:37

Au cours de sa longue vie, Dante a pu constater la cruauté de la possession. Il y a eu des périodes où les démons étaient plus actifs, infectant toutes les personnes trop faibles pour leur résister. Les démons sont des créatures viles, sans foi, ni loi. Peu d’entre eux sont dotés d’une conscience suffisamment présente pour leur faire éprouver des remords ou de la culpabilité. Sinon, ils deviendraient certainement fous à force de ressasser leurs actes passés. Dante n’a jamais été quelqu’un de très droit. Même du temps de son humanité perdue, il n’avait pas beaucoup de scrupules. Il a toujours été très égoïste, son propre intérêt passant avant celui de tous les autres. Une fois devenu un incube, il a fait taire les dernières bribes d’humanité qui auraient pu le conduire à se remettre en question. Et sa vie a continué, sans que jamais il ne se demande s’il avait fait le bon choix. Il ne l’avait jamais regretté, trop heureux de sa nouvelle stature démoniaque. Il n’est pas le démon le plus puissant, mais rester jeune et pouvoir se métamorphoser à volonté lui suffisent amplement. Surtout qu’à présent, pour vivre, il lui suffit de trouver la douceur d’une fente humide, s’y glisser jusqu’à ce que l’orgasme le foudroie sur place. Le sexe a une saveur nouvelle maintenant qu’il s’en nourrit. Quand il atteint le plaisir ultime, c’est là que l’énergie de sa victime est plus forte ! Il en récolte un double orgasme, si l’on peut dire.

Pourtant, aujourd’hui, il a jeté son dévolu sur une proie qui n’écartera pas les cuisses aussi facilement que les femmes qu’il convoite habituellement. Peut-être même qu’elle ne cèdera jamais à la tentation… Pire encore, si elle venait à lui donner son angélique virginité, Dante n’en tirerait qu’une satisfaction pour son égo. Seuls les humains peuvent le nourrir de leur énergie vitale. Les immortels, comme les anges ou les démons, n’auront aucun effet sur sa faim. Il le sait, il a déjà couché avec des démones sans que jamais il ne sente sa faim être comblée. Il n’a que très peu d’avantages à se lancer dans cette entreprise. Mais l’incube est orgueilleux, son égo est démesuré. Il veut pouvoir se vanter un jour d’avoir ajouté un ange à son tableau de chasse. Alors, pour la tromper, il établit un plan. Il doit attiser en elle la compassion. Il doit la pousser à le regarder comme une âme perdue qui ne méritait pas le sort qu’il lui a été réservé. Les anges ont ce complexe du Sauveur qui va pouvoir lui servir aujourd’hui. Toujours le regard perdu dans le vide, comme s’il se souvenait d’un moment passé douloureux, il lui dit d’une voix tremblante :

« Certains sont devenus incubes par orgueil ou par luxure… Moi, je ne l’ai fait que pour sauver ma jeune sœur Isabella… »

Il prend une pause pour soupirer, un petit sourire en coin. Son regard se teinte d’une tendresse typique des grands frères. C’est incroyable qu’il puisse feindre des émotions qu’il n’a pourtant jamais ressenti. Après tout, Dante n’a jamais eu de frère ou de sœur. Mais les siècles qu’il a vécu lui ont appris à simuler ces émotions. Il a longtemps observé les gens autour de lui afin de pouvoir reproduire à la perfection les signes d’une émotion ou d’une autre. Il reprend alors :

« Nous sommes nés au 16ème siècle, la peste était partout. Isabella avait une santé plutôt fragile. Mais quand elle a été touchée par cette maladie… Mes parents ont tout essayé pour la guérir mais nous n’étions pas très riches. En voyant son état empirer, j’ai pris la décision de la sauver coûte que coûte. »

Incroyable, Dante arrive à mentir au fur et à mesure qu’il parle. Les mots sortent de sa bouche avec fluidité. Jamais il ne bute ou ne se trompe. Il nuance ses mensonges avec quelques soupçons de vérité. Il est bien né au XVIème siècle, il a vu les ravages de la peste, de la syphilis ou encore du choléra. Son propre père est mort de la peste. Mais ça ne l’a pas touché plus que ça. Il n’a jamais été proche de ses parents. Il se rappelle alors la souffrance qu’il avait vu dans les yeux de sa mère lorsque la lumière dans les yeux de son paternel s’est éteinte. Dante n’a jamais su si sa mère pleurait son mari ou si elle pleurait à cause de la vie rude qui l’attendait. Il ne le saura jamais et s’en fout. La souffrance de sa mère lui sert, un point c’est tout.

« J’ai rencontré cet homme au détour d’une ruelle. Je rentrais chez moi après avoir parcouru les rues à la recherche d’un médecin capable de sauver ma sœur. Cet homme est apparu comme par magie au moment où j’en avais le plus besoin. Il m’a promis qu’il pourrait sauver ma sœur mais en échange, je devais lui offrir mon âme. Je n’ai hésité pas une seule seconde. J’ai accepté sans même savoir ce que voulait dire offrir mon âme. Je ne me suis même pas demandé comment il pouvait savoir que je voulais sauver ma sœur… Quand je suis rentré chez moi, Isabella était guérie. La peste avait disparu… »

À nouveau, il prend une pause et sourit, simulant le bonheur d’avoir vu sa sœur imaginaire guérie et en parfaite santé. Il arrive même à faire couler une larme sur sa joue. Il ne l’essuie qu’après être sûr que l’ange l’ait bien vu. Lentement, il pose ses yeux bleu clair sur Annaëlle et lui dit doucement :

« J’ai offert mon âme pour que ma sœur puisse vivre normalement. Elle s’est mariée et a eu trois enfants… »
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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyMar 26 Mar 2024 - 16:51

Anaëlle n’est pas une rebelle. Jamais elle n’ira à l’encontre de son Père et de ses décisions. Bien sûr, il y a des choses qui la chagrinent, d’autres qui éveillent un sentiment d’injustice, mais si Dieu a décidé que c’est ainsi que ça doit se passer, alors c’est ainsi que ça se passera. Les petites actions qu’elle mène à l’encontre de l’avis de ses frères et sœurs ne sont qu’une toute petite goutte d’eau dans un très vaste océan. Elles sont sans réelles conséquences. Sauver la vie d’un petit garçon innocent ne changera pas la face du monde. Il n’est pas dit que la demoiselle ne se prendra pas une légère remontrance, mais elle ne perdra ni sa grâce, ni sa gloire, ni ses ailes. Elle ne le supporterait pas. Elle ignore comment ses anciens frères et sœurs font pour survivre à la déchéance. Elle se laisserait mourir plutôt que de ne plus appartenir au Paradis. C’est chez elle, là-haut. Elle n’a jamais connu que ça et ne souhaite rien connaître d’autre. L’idée même qu’elle puisse être répudiée la fait frissonner d’effroi. Dante n’a pas idée de ce qu’il avance, même s’il tente de rapidement corriger son erreur en contrebalançant ses propos, les rendant ainsi bien moins radicaux. Anaëlle est prête malgré tout à lui pardonner car il ne sait pas ce que c’est que d’être un ange et appartenir au Paradis. C’est un démon incube qui a dû vendre son âme pour une raison quelconque dont elle ignore encore tout, et il ne connaîtra jamais la joie d’appartenir à quelque chose d’aussi beau. Son âme est damnée par avance.

En sécurité au sein de la bibliothèque protégée par un traité, l’ange se permet de baisser sa garde pour apprécier la compagnie du démon, ainsi que la discussion qui en résulte, bien que certains points restent assez sensibles et déclenche son signal d’alarme interne. L’heure est finalement à la confession. Dante laisse sous-entendre que si un ange comme elle avait été présente pour lui, peut-être que sa vie aurait été différente. Le principal défaut d’Anaëlle, c’est d’être curieuse. Elle aime savoir. Dès que sa curiosité est piquée, c’est fichu pour elle, elle doit connaître le fin mot de l’histoire. Elle en connaît plus d’un qui se montrerait hostile à ce qu’elle s'immisce ainsi dans l’histoire, mais l’incube n’est-il pas en train de lui fournir une ouverture pour poser sa question ? Que peut-elle faire d’autre que de l’inciter à parler s’il désire se confier à elle ? Anaëlle est très douée en ce qui concerne l’écoute. Elle ne pourra plus changer la face de son destin. Elle n’a pas le pouvoir de rendre Dante de nouveau humain afin qu’il puisse faire pénitence de ses choix passés. Mais si parler peut lui soulager la conscience, elle l’écoutera autant qu’il le souhaitera. Des confidences, elle en a tellement entendu. Son cœur se serre dès les premières notes tremblantes du son de sa voix. Par sens du sacrifice, Dante a connu la pire des punitions.

Dans un silence quasi religieux, Anaëlle l’écoute lui raconter l’histoire d’Isabella, sa jeune sœur. La tendresse qui enveloppe sa voix fait écho dans son cœur pur et attise sa compassion. Son histoire l’émeut. Elle est sensible à la tragédie. Comme beaucoup de pauvres êtres avant lui, Dante n’a pas su résister à l’appât. Il a accepté le deal en pensant surtout bien faire pour sauver sa sœur, sans savoir réellement ce que cela impliquait. C’est si triste. Ses jolis yeux bleus sont envahis par les perles salées qui n’auraient pas besoin de beaucoup de motivation pour venir rouler le long de ses joues si elle ne se maîtrisait pas à un minimum. C’est profondément injuste. L’histoire de Dante a des conséquences similaires à celles des anges qui en viennent à se dresser contre leur créateur : il n’y a pas de pardon possible. Les humains qui ont mal agi peuvent encore chercher le pardon de Dieu, mais ceux qui vendent sciemment leur âme sont perdus pour toujours, même s’ils tentent de faire repentance.

J’en suis profondément désolée, souffle-t-elle tout en essayant de refouler les larmes d’émotion avant qu’elles ne débordent définitivement.

Son sacrifice n’a pas été vain puisque sa sœur a effectivement guéri et a pu vivre la vie qui aurait dû lui être arrachée. La dévotion de Dante se doit d’être suffisamment gratifiante pour espérer vivre sereinement sa nouvelle condition. Bien sûr, cela ne retire en rien la peine de ne pas avoir pu continuer à vivre pleinement sa vie d’humain et d’espérer sa place au Paradis…

Je suis navrée de ne pas pouvoir t’être utile aujourd’hui, mais peut-être que si tu cherches celui qui a scellé ton contrat, tu pourrais tenter une négociation ?

Anaëlle n’a pas grande connaissance des contrats démoniaques, mais il y a forcément une clause ou quelque chose de possible à faire pour changer la donne ? Les incubes et les succubes naissent par contrat et non par nature, donc la négociation doit bien être un état de fait possible.

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MessageSujet: Re: Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle)   Un incube succombant à la beauté angélique (Anaëlle) EmptyMer 17 Avr 2024 - 1:45

Dante ne ressent ni culpabilité, ni remords à mentir effrontément au bel ange. Même les larmes qu’elle tente de refouler ne l’émeuvent. Il y a longtemps qu’il a renoncé à ce genre de sentiments, sinon, il aurait fini par dépérir et le démon en charge de son cas l’aurait puni en conséquence. Il est un incube, pour survivre, il doit voler l’énergie humaine. Plus l’âme de l’humaine est pure, plus son aura est forte. Quand il se nourrit de femmes dont l’âme est entachée, c’est comme s’il allait manger un fast-food. Ça comble son manque temporairement mais sans plus. Alors que s’il s’attaque à une âme innocente, l’énergie qu’il en retire est l’équivalent d’un met gastronomique qui serait à la fois consistant et succulent. Et contrairement à ce que l’on pense, les âmes pures ne sont pas légions mais elles sont facilement repérables. Leur aura est comme une supernova, une étoile qui brille de mille feux, attirant toutes les créatures démoniaques qui rêveraient de s’en emparer. Ces âmes sont les proies favorites du bel incube. Même s’il ne fait pas le difficile, se nourrissant de toutes les âmes qui croisent sa route, les plus pures sont pour lui une véritable addiction. Il adore la sensation de bien-être qu’il ressent quand l’énergie de sa victime se déverse en lui. C’est un double orgasme qu’il reçoit. Mais s’il devait culpabiliser chaque fois qu’il se nourrit… autant qu’il demande à un ange de le détruire, sa destruction serait plus rapide et moins douloureuse que la lente agonie qui l’attendrait.

Revenant au moment présent, il feint un sourire triste. Après tout, il est censé être heureux de s’être sacrifié pour que sa sœur puisse vivre une vie normale. Anaëlle est loin de se douter que cette histoire n’existe que dans les recoins tordus du démon qui lui sourit. Toute ce passé n’est que pur mensonge. Enfant unique, Dante n’a toujours pensé qu’à lui et ses intérêts. Sa venue à Evernight Falls ne dépend pas que du bon vouloir de ses supérieurs, persuadés qu’il pourra mettre la main sur un artefact longtemps convoité par leur camp. Lui n’aspire qu’à profiter de son éternité en baisant le plus de femmes possibles. Leurs histoires d’artefact, de Codex et compagnie, il s’en fiche comme de sa première chemise ! Si des démons plus puissants que lui n’ont pas réussi à trouver ce foutu Codex, ce n’est pas lui, le pauvre incube, qui le trouvera ! Mais voilà, il n’a pas son mot à dire dans cette décision. Mais pour autant, l’arrivée d’Anaëlle lui fait se dire qu’il peut joindre l’utile à l’agréable. Peut-être que s’il arrive à lui faire oublier un peu sa nature, elle pourra l’aider et il pourra quitter cette bourgade ennuyante à mourir !

« Ne t’excuse pas, tu n’y es pour rien. Je l’ai fait pour permettre à ma sœur d’avoir une belle vie. J’ai pu veiller sur elle, de loin. » Sa voix est empreinte d’amour et de tendresse, des sentiments qu’il n’a jamais ressentis.

On pourrait penser qu’il regrette au moins de ne pas pouvoir un jour se repentir afin d’entrer au Paradis… pas du tout ! Dante préfère largement sa vie de débauche en tant qu’incube de finir au paradis avec tous ces anges pour surveiller qu’il ne faute pas. Les humains sont par nature imparfaits, pêcher est dans l’ordre naturel des choses. Alors tenter de forcer sa véritable nature afin d’être considérer comme un humain bon… non, ça ne l’intéresse pas. Il préfère embrasser ses péchés, ses faiblesses et ne pas s’excuser d’être un être plein de vices et de défauts. Mais il ne va l’annoncer au bel ange à la chevelure dorée. Non, il continue de jouer le jeu de l’incube devenu ce qu’il est par sens du devoir et du sacrifice.

« C’est impossible. Les démons excellent dans la rédaction des contrats. Il faudrait que je prouve qu’il y a une anomalie dans mon contrat. Et rien que cette partie est quasiment impossible à réaliser car les contrats sont sous bonne garde dans un lieu tenu secret… je risque la destruction si je me mettais à fouiner ou à poser des questions… »

Les démons gardent jalousement leur victime. Il est arrivé par le passé que des humains réussissent à rendre caduc leur contrat. On raconte qu’un succube a réussi cet exploit il y a des centaines d’années mais Dante n’a jamais su si cette histoire est vraie ou pas. Toujours est-il que les démons savent rédiger des contrats de façon à faire de l’humain une âme damnée à jamais. Chaque mot, chaque tournure de phrase est soigneusement choisie pour que le contrat soit valide et ne souffre d’aucune contestation. Alors même s’il pensait que sont contrat contient une erreur, il lui serait quasiment impossible de le prouver et d’obtenir gain de cause.

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