Je ne parlerais qu’en présence de mon avocat (Wyatt)

Être le futur alpha de la meute, c’est aussi savoir se mettre à la place de chacun de ses membres. Le père de Wyatt ne lésine pas à lui mener parfois la vie dure pour qu’il comprenne que le jour de demain, même s’il est à la tête de la Meute du Crépuscule, il doit pouvoir se mettre à la place de n’importe qui, que ce soit des soumis qui recherchent protection à ses lieutenants. Ainsi, le jeune homme a passé sa journée en patrouille avec l’un des lieutenants de son père. Quelques activités étranges ont été repérées aux abords du territoire de leur meute, et ils ont enquêté jusqu’à pas d’heure. En milieu d’après-midi, ils ont rencontré Caïn Hartwell, l’alpha de la meute Shadow afin de savoir si eux aussi sont sujets aux mêmes ressentis. En sa qualité du fils de l’alpha, Wyatt est celui qui a échangé majoritairement avec Caïn. Entre la meute Shadow et celle du Crépuscule, l’entente est cordiale. Il y a longtemps que les limites des territoires ont été établis - bien avant la naissance même de Wyatt pour ainsi dire - et chacun respecte ces frontières à la lettre. Contrairement à ses espoirs, ni Hartwell, ni aucun membre de sa meute n’a détecté quoi que ce soit qui change de d’habitude, ne pouvant ainsi les aider à mettre le doigt sur les origines de ces étranges activités. Cependant, Caïn a promis de garder l'œil ouvert et de les avertir si jamais quoi que ce soit d’étrange venait à se savoir de leur côté. Après de bref remerciement, Wyatt et Rob, le premier lieutenant de son père, ont repris leurs investigations jusqu’à tard dans la nuit.

Lorsque le jeune Clayton est enfin rentré chez lui, c’est pour mieux aller se vautrer dans son lit et dormir. Il est épuisé et n’ose même pas songer à la journée du lendemain qui l’attend. Il n’a même pas eu le temps de répondre à Liam, son meilleur ami, qui lui propose une virée pour le week-end. Il le fera au réveil. Il n’est pas sûr de pouvoir aligner deux mots correctement dans son texto. Après avoir pris sa douche, c’est complètement nu qu’il s’affale dans son lit. La tête à peine plongé dans l’oreiller, il ferme les yeux et se laisse entraîner par Morphée. Wyatt fait partie de ceux qui ont la chance incroyable de s’endormir rapidement. Les insomnies, il ne connaît pas. Il sait veiller toute une nuit au besoin, mais il n’a aucun problème pour trouver le sommeil. Liam l’a toujours embêté avec ça en lui affirmant que si le toit de la maison devait lui tomber dessus, il ne l’entendrait même pas. S’il n’avait pas été un métamorphe, il y a de grandes chances pour qu’effectivement, ce soit le cas. Son loup, lui, veille pour deux lorsqu’il s’agit de sommeil. Il le réveillerait s’il y avait un problème, il en a l’intime conviction. C’est pour cette raison qu’il n’a aucun scrupule à dormir du sommeil du juste chaque nuit qui passe.

Et puis soudain, un bruit. A peine perceptible. Son loup intérieur redresse une oreille, puis deux. Sa tête se relève. Il est aux aguets. Wyatt aussi. Il garde les paupières fermées, fait mine de dormir le temps que son esprit puisse analyser correctement ce qu’il entend. Quelqu’un est dans sa chambre. Il l’entend fouiller. Il ne sait pas ce que cette personne cherche, mais elle est dans sa penderie. Le jeune homme ouvre un œil, puis les deux. Silencieusement, il se dresse. Le regard encore floué par le sommeil, il quitte son lit dans le silence digne d’un prédateur. Une tête qui heurte soudainement une des planches de sa penderie, et Wyatt saute sur l’intru. Il enroule un bras autour du cou de l’intrus et aussitôt, il fait basculer leurs corps au sol. Sa transformation en loup a commencé et sa patte gauche se pose sur le ventre du voleur, prêt à l'éviscérer. Deux mains viennent attraper son avant-bras afin de le retenir. Un grondement s’échappe de ses lèvres. Mais c’est le son de sa voix qui termine de le réveiller. Sa vision s’ajuste et il découvre les traits d’Arthémis, coincée sous lui.

— Témis ?

Que fait-elle là ? Wyatt la fixe. Les brumes du sommeil se dispersent, lui rendant sa capacité à réfléchir à nouveau. Son loup est ravi de voir que l’intruse n’est que la sœur de son meilleur ami. Sa patte de loup reprend forme et redevient une main humaine qui continue d’appuyer sur son ventre. Son corps est complètement pressé contre le sien, la plaquant contre le sol de sa penderie. L’odeur d’Arthémis l’enveloppe, se mêlant à la sienne. Elle et Liam portent une odeur similaire de part leur lien fraternel, mais celle de la jeune femme est bien plus sucrée et envoutante que celle de son meilleur ami. Il a l’habitude d’être entouré de l’odeur des Wolfhart car il les côtoie quotidiennement - ou presque. C’est sans doute pour cette raison que son loup n’a pas réagi lorsqu’elle a pénétré sa chambre. Arthémis ne représente aucun danger, si ce n’est pour sa santé mentale. Elle lui offre un grand sourire, comme si c’était normal qu’elle soit là, à cette heure-ci de la nuit. Wyatt se redresse, la libérant ainsi de son emprise. Il ne fait pas grand cas de sa nudité, n’étant pas pudique, comme tous les loups. Cependant, ses yeux marrons la détaille et il tique lorsqu’il remarque un détail.

— C’est mon… c’est mon short ? Qu’est-ce que tu fous dans mon short ?

Surtout que le dit short a disparu depuis plusieurs semaines maintenant et que Wyatt n’a pas encore réussi à remettre la main dessus. Et visiblement, il va être difficile à retrouver puisqu’Arthémis le porte sur elle.

Il n’y a rien de pire pour Wyatt que d’être réveillé en sursaut. On lui a toujours fait remarquer sa capacité à dormir du sommeil du juste là où d’autres ne dorment que d’un seul œil. Il n’y peut rien, ça a toujours été comme ça. Son loup veille sur leurs nuits et sait parfaitement quand réveiller l’humain. Comme cette nuit alors que quelqu’un s’est introduit dans sa penderie. Il n’a fallu qu’un très léger bruit pour sortir son loup du sommeil et remettre en marche l’instinct de Wyatt. Malgré la masse musculaire que représente le futur alpha de la meute du crépuscule, il se déplace avec beaucoup d’aisance et surtout avec silence. L’intrus est bien trop occupé à fouiller dans ses vêtements pour se rendre compte qu’il a réveillé l’occupant. Ce n’est que lorsque l’inconnu se cogne la tête contre une planche que Wyatt lui saute dessus et le plaque à terre. Une de ses mains a commencé sa transformation. Une patte à moitié canine est posée contre le ventre du voleur, prêt à lui arracher les organes et à faire un véritable bain de sang. Un grognement vibre dans sa gorge. Il pourrait le tuer, là, tout de suite. Sauf que lorsque le son de sa voix se fait entendre, les derniers affres brumeux du sommeil s’évaporent. Surpris, Wyatt ne comprend pas ce que Témis fait dans sa penderie au beau milieu de la nuit. Il la détaille pendant quelques secondes avant de se souvenir qu’il était prêt à la tuer. Son corps est pressé contre le sien. Ses hanches se sont nichées entre ses cuisses et ses mains maintiennent assez de pression pour la clouer au sol. Leur position pourrait prêter à confusion, mais le loup est encore trop sous le choc pour s’en rendre totalement compte.

Il la relâche. Il comprend pourquoi son loup n’a pas réagi dès lors de son intrusion. Artémis et Liam ont une odeur similaire, comme tout frère et sœur. En temps normal, Wyatt passe 90% de son temps avec son meilleur ami à tel point que son odeur se mêle à la sienne. C’est devenu tellement familier que lui et son loup ne prêtent absolument plus attention à ce mélange, comme si c’était normal. Néanmoins, le côté plus sucré et féminin de l’odeur de Artémis aurait dû le titiller… Il faut croire qu’entre la théorie et la pratique, il y a toujours une sacrée différence. Lentement, il se redresse, la libérant de sa prise. Il s’apprête à lui demander ce qu’elle peut bien faire là, lorsqu’il remarque sa tenue. Et notamment le short. Son short. A lui. Disparu il y a plusieurs semaines de ça. Exit la question pour savoir la raison de sa présence, Wyatt veut savoir ce qu’elle fait avec ses affaires sur elle. Ses sourcils se froncent devant la réponse bancale de la louve. Puis, il comprend ce qu’elle est en train de faire et un petit rictus relève le coin de ses lèvres.

— Ou plutôt tu essaies de me mentir, dit-il en se redressant.

Elle soupire. Il a raison. Il l’a prise sur le fait. Elle lui vole ses vêtements. Ce qui explique les fringues qui ont mystérieusement disparu. Ce que Wyatt ne s’explique pas, ce sont les raisons pour lesquelles elle fait ça. Si elle souhaite porter des vêtements d’homme, elle pourrait piquer ceux de Liam. Ils font exactement la même taille. Pourquoi s’introduire chez lui pour voler les siens, alors ? Voyant bien qu’elle n’obtiendrait pas gain de cause dans sa plaidoirie, Artémis capitule et avoue. Et il espère bien qu’elle va lui rendre ses biens. Sauf qu’il ne s’attend absolument pas à ce qu’elle commence à glisser son short le long de ses hanches.

— Qu’est-ce que… Non ! Témis ! C’est pas la peine de faire ça maintenant, dit-il en détournant les yeux dès lors qu’il remarque la dentelle de son sous-vêtement.

Si Wyatt n’est pas pudique, et n’a pas vraiment de problème pour regarder les autres membres de sa meute complètement nus avant ou après une transformation, regarder la jolie louve se déshabiller devant lui, c’est une toute autre histoire. C’est la sœur de son meilleur ami ! Certes, elle les a déjà accompagnés de nombreuses fois pour laisser leurs loups courir et chahuter ensemble, et il l’a regardé à quelques reprises, mais cette situation-ci lui semble complètement différente. Wyatt s’est toujours refusé de la voir autrement que comme la sœur de Liam. Déjà, parce que son meilleur ami lui arracherait les yeux, et peut-être la tête, ou tout autre partie de son corps, et aussi parce qu’il la connaît depuis toujours qu’elle est un peu comme sa sœur, n’est-ce pas ? Comme toujours, Artémis se montre d’une répartie sans égal. C’est sûr que lui est totalement nu à côté d’elle. Il lâche un grognement, vexé. Même s’il n’est pas pudique, elle arrive à le mettre mal à l’aise. Un exploit. Machinalement, il avise un short - qu’elle lui aurait probablement volé si elle en avait eu le temps - et l’enfile pour dissimuler son membre à moitié bandé à cause du sommeil.

— Comme si ça pouvait te choquer, marmonne-t-il.

En fait, il a bien remarqué le comportement de Témis vis-à-vis de lui. Au début, il pensait à un crush d’adolescente. Tomber amoureuse du meilleur ami de son frère, ça fait trop romance baveuse. Exactement ce que les jeunes d’aujourd’hui adorent lire. Sauf que les années passants, cette petite fascination ne semble pas lui être passée. Wyatt est toujours obligé de faire attention à ce qu’il dit et à ce qu’il fait, en espérant qu’elle n’y voit pas un message subliminal. Il a essayé, un jour, d’en parler à Liam. De savoir s’il savait quelque chose des penchants de sa sœur pour le prochain mâle alpha, mais son meilleur ami lui a simplement répondu : “Non, je trouve pas qu’il y ait quelque chose qui ait changé. Pourquoi ?” - “Pour rien”. Wyatt s’est complètement débiné pour éviter d’avoir à raconter ses soupçons sur les intentions d’Artémis à son endroit.

Une fois son short parfaitement bien calé sur ses hanches, il quitte sa penderie mise en vrac à cause de la planche que la louve a délogé de son emplacement. Tant pis, il rangerait plus tard. Il passe une main dans ses cheveux.

— Depuis quand tu t’es dit que c’était une bonne idée de voler mes fringues ? demande-t-il en se tournant vers elle.

Il y a des réveils dont on se passerait plus que d’autres. Épuisé, Wyatt aurait adoré pouvoir passer une nuit tranquille à dormir de bout en bout comme il aime si bien le faire. Être ainsi réveillé par Artemis contrarie ses plans de sommeil. Les années passant et il semblerait que rien ne semble calmer la jeune louve dans ses différentes entreprises. Elle a toujours eu le don de soigner ses entrées, sa façon à elle de s’imposer dans la vie des autres et de briller par son absence lorsqu’elle n’est pas là. À tel point que Wyatt se souvient difficilement de l’époque où il n’y avait que Liam et lui. Cette tête blonde s’est très rapidement imposée à eux et ne souffrait d’aucun refus de leur part. Artemis a toujours eu l’art et la manière de manipuler son petit monde, et les deux garçons se sont toujours faits avoir… Surtout Liam. Au début, Wyatt tentait tant bien que mal de faire entendre raison à son meilleur ami, et puis petit à petit, il s’y est fait. Le garçon a vite compris qu’il ne pouvait rien y faire, au même titre que Liam qui a cédé plus rapidement que lui. Alors même s’il est excédé de ne pas pouvoir faire la nuit dont il rêvait, Wyatt n’est nullement fâché de la trouver dans sa penderie à une heure aussi indue de la nuit. Et puis, ça lui permet de faire une découverte à laquelle il n’a jamais songé une seule seconde : Artemis lui vole ses fringues en douce. Et ce, depuis un petit moment, maintenant. Elle a beau essayé de lui faire croire que c’est Liam le coupable, il n’en croit pas un mot. Il y a bien trop longtemps qu’ils se connaissent pour ça.

— Oui, bien sûr, dit-il avec un léger rictus amusé sur les lèvres.

Son léger sourire retombe bien vite lorsqu’elle commence à faire glisser son short le long de ses hanches pour lui rendre. Wyatt s’attend bien à ce qu’elle lui rende toutes ses affaires, mais de là à ce qu’elle se déshabille devant lui… Il l’arrête avant qu’elle n’en dévoile de trop, et détourne surtout le regard pour éviter que ses yeux ambrés ne tombent sur une partie de son anatomie. Cela pourrait être mal interprété. Le loup est loin d’être pudique, et il a déjà eu l’occasion de voir Artemis nue lorsqu’ils prévoyaient, avec Liam, de se transformer. Mais justement, il y avait Liam. La présence de son meilleur ami a toujours été un frein, un moyen d’éviter de regarder la jeune femme trop en détail. Son meilleur ami étant absent, Wyatt ne sait pas du tout comment appréhender ce soudain effeuillage. Et puis, ce n’est pas pour libérer sa louve qu’elle se débarrasse de son short… Bref, ce n’est pas pareil que d’habitude.

— Plus tard, dit-il. Genre quand il fera jour et que tu porteras tes vêtements !

S’il fait preuve d’un peu de pudeur vis à vis d’elle, l’inverse n’est pas vrai en revanche. La jeune louve n’a pas totalement tort : il joue les pudibonds alors que dans l’histoire, c’est lui qui est totalement nu. Il n’avait pas, non plus, prévu d’avoir de la visite cette nuit. Wyatt dort nu depuis l’adolescence, quand il est entré dans un âge où c’est nul d’avoir un pyjama. Les quelques fois où il dormait chez les Wolfhart, il gardait son boxer, parce qu’avec une sœur comme Artemis, un réveil en fanfare n’était pas exclu… Mais maintenant qu’il est chez lui, il entend bien dormir dans la tenue que ça lui chante. Il avise un short sur une des étagères et l’enfile tout en marmonnant dans sa barbe.

Lorsqu’il sort enfin de sa penderie, Artemis en a profité pour aller s’installer sur son lit. Face à ce spectacle, le loup émet un grondement appréciateur. Wyatt refoule cette sensation, se forçant à se rappeler que la jeune femme est la petite sœur de Liam. Par définition, elle est intouchable. Et c’est bien le sujet sur lequel son loup et lui sont en total désaccord. Pour le loup, Artemis est une femelle disponible totalement à son goût… Et la voir au milieu de ses draps défaits lui plaît. Pire, lorsqu'elle s’en recouvre, il est certain qu’elle y laissera sa propre odeur, le mélangeant à la sienne. La queue de Wyatt tressaute dans son short à cette simple idée que lui et son loup partagent… Le jeune homme prend une grande inspiration avant d’expirer lentement. Il est douloureusement conscient de la présence d’Artemis dans son antre, et c’est bien loin de lui déplaire… Il passe une main dans ses cheveux avant de la questionner sur son recèle de vêtements. La réponse le laisse sceptique.

— Un ou deux mois multipliés par combien ? ajoute-t-il.

Contrairement à Liam qui s’est souvent montré naïf vis à vis de sa sœur, Wyatt a toujours su quand elle mentait. Allez savoir pourquoi, mais il l’a toujours senti. C’est comme s’il était branché sur ses ondes et qu’il savait. Il n’y a pas d’explication - ou tout du moins, pas d’explication qu’il ne souhaite entendre. Son loup, lui, est persuadé que son lien avec la louve va au-delà de la simple proximité qui existe depuis toujours entre eux. Et il aimerait que son humain arrête de se mettre des œillères ! Heureusement, Artemis le tire de ses réflexions et débats intérieurs en émettant une condition pour qu’il récupère l’intégralité de ses vêtements. Le petit air chafouin qui vient s’inscrire sur son visage ne lui dit absolument rien qui vaille. La jeune femme a toujours été un électron libre. Des idées farfelues, elle en a eu des tas dans sa vie. Quand il commence à croire que plus rien ne peut le choquer, elle trouve quand même le moyen de…

— J’arrive pas à croire que t’essaies encore de marchander alors qu’il est 3 heures du mat’ et que je t’ai surpris la tête dans mes affaires… dit-il en soupirant.

Il sait très bien que ce n’est pas ça qui arrêtera Artemis d’essayer de négocier. Il lui en faut beaucoup plus pour ça.

— C’est quoi ta condition ?

Il la connaît suffisamment pour savoir qu’elle ne lâchera pas le morceau avant d’avoir obtenu ce qu’elle désire. Elle va peut être essayer de lui négocier un t-shirt ? Et à tous les coups, ce sera un que Wyatt aimait bien porter et aurait adoré récupérer. Mais bon, au pire, ça se rachète… Qu’a-t-il à y perdre ?

Rester fâcher contre Artemis Wolfhart, c’est comme essayer de se battre contre le vent : c’est impossible. Elle a beau être agaçante et contrariante, il n’y a pas une seule fois où Wyatt n’a su faire semblant de l’ignorer. Depuis toujours, elle dégage quelque chose de saisissant, d’envoutant et de captivant. A chaque fois qu’il croit qu’elle ne peut pas faire pire, elle lui démontre par A+B qu’elle n’est pas encore arrivée au bout de ses capacités. En sa compagnie, et celle de Liam, ils ont fait les quatre cent coups. Rien ne les arrêtait quand il s’agissait de se lancer dans une aventure, risquée ou non. Temis a toujours été la plus tête brûlée des trois. La plupart du temps, Liam et Wyatt se contentaient de lui sauver les fesses quand elle se mettait dans une situation qui la dépassait. Il faut dire aussi qu’elle ne prenait pas toujours le temps de réfléchir avant d’agir. Et en grandissant, ça ne s’est pas amélioré. Elle ne changera jamais, malgré la nature nouvelle de ses actions. La preuve étant : aujourd’hui, elle s’amuse à dépouiller Wyatt de ses vêtements. S’il ne s’était pas rendu compte que quelqu’un était entré dans sa chambre par effraction, allez savoir ce qu’elle aurait bien pu embarquer avec elle. Toute son essence est habituée à sentir l’odeur des Wolfhart. Le frère et la soeur ont une odeur similaire. Celle de Liam est plus épicée tandis que celle de Temis tend vers le sucré, c’est comme ça que Wyatt les reconnaît lorsqu’il ne les a pas en visu. Et si elle ne s’était pas cognée la tête contre une étagère, sa petite visite nocturne aurait pu passer inaperçu.

Maintenant qu’il a découvert son petit manège, il va de soi que Wyatt compte bien récupérer ses biens. De tête, il n’a absolument aucune idée de ce qu’il manque - ou plutôt si, il a bien remarqué en cherchant certains d’entre eux qu’ils manquaient à l’appel - mais il commence sincèrement à se demander si Temis n’a pas eu la main lourde dans ses recels. Toute disposée à lui retourner son short à la seconde, le loup la stoppe dès qu’il commence à apercevoir la dentelle de son tanga sur ses hanches. La pudeur n’est pas une caractéristique propre aux métamorphes qui ont l’habitude de se déshabiller devant les membres de leur clan ; surtout pour libérer leurs loups sans risquer qu’ils ne se retrouvent empêtrés dans les vêtements. Et Wyatt a vu Temis nue à bien plus d’une reprise. Alors pourquoi cette soudaine réaction mêlée de gêne ? Et bien parce qu’à chaque fois que ça a eu lieu, il y avait le troisième membre de leur bande : Liam. Et il n’est pas là - à moins qu’il ne soit caché dans le tiroir de sa table de chevet en train d’essayer de lui voler un paquet de mouchoirs. La présence de son meilleur ami a toujours permis que les œillades de Wyatt soient modérées vis-à-vis de sa sœur.

— C’est pas une raison, dit-il à court d’argument.

Parce qu’il sait qu’elle a raison. Et parce qu’il ne s’explique pas sa soudaine crainte de la voir aussi nue que le jour de sa naissance. S’il était un peu honnête avec lui-même, il saurait que c’est uniquement parce qu’il craint de ne pas pouvoir gérer correctement le spectacle. Pour éviter tout débat sur la question de nudité, et parce que lui-même est complètement à poil face à une Temis encore habillée, il attrape un short et l’enfile. Il tente tant bien que mal de ramener la conversation à un sujet moins dangereux, mais découvrir la jeune louve enroulée dans ses draps et son odeur semble ravir son loup qui émet un grognement appréciateur. Wyatt refoule cette sensation qui flatte son égo masculin et fait tressauter sa queue, heureusement recouverte du tissu de son short. Il gonfle ses poumons avant d’expirer lentement pour conserver son calme. Au fond de lui, quelque chose le tiraille violemment. Il est contraint de se maîtriser pour continuer d’afficher un air neutre alors que ses instincts semblent bien trop ravis de la présence d’Artemis au sein de son antre.

— En même temps, tu m’as toujours fait attendre le pire de toi, réplique-t-il pour en revenir à son vol de vêtements.

Wyatt a toujours su déceler le mensonge chez elle. Dans ces moments-là, c’est comme s’il était branché sur la même longueur d’onde qu’elle et qu’il savait que ce qui sortait de sa bouche était une vérité ou non. N’importe qui d’autre l’aurait cru bien volontiers, sauf lui. Il ne s’explique cependant pas pourquoi il est capable de ça et les autres non. Ou tout du moins, il refuse l’explication la plus plausible dont chacun ferait étalage s’ils savaient. A l’intérieur de lui, son loup émet un nouveau grondement. Il n’est pas ravi des œillères que préfèrent porter Wyatt à l’attention de la louve. Il clôt son débat intérieur lorsqu’elle lui fait mention d’une condition pour qu’il puisse récupérer ses affaires. Son petit sourire chafouin ne lui dit absolument rien qui vaille. Il la connaît peut-être mieux qu’elle ne se connaît elle-même. Elle a une idée derrière la tête, et il ignore laquelle. Il sait parfaitement à quel point elle peut se montrer déterminée. Rien ne la fait reculer lorsqu’elle veut quelque chose. Elle le lui a prouvé à de nombreuses reprises. Alors il est bien obligé de céder. Ou tout du moins, de savoir ce qu’elle veut en échange de ses vêtements. Sauf qu’au lieu de lui répondre immédiatement, Temis choisit de faire durer le mystère. Son sourire s’étire davantage sur son visage. Wyatt sent qu’il va le regretter. Ses orbes ambrées la fixent tandis qu’elle se lève de son lit et s’approche. Son corps devient douloureusement conscient de sa proximité. Il doit faire un effort considérable pour rester là où il est et ne pas dépêcher la distance entre eux de s’amenuire. Lorsqu’ils ne sont plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, il est obligé de baisser la tête pour continuer de la regarder. En plus de son odeur, elle apporte avec elle de légères effluves acidulées qui trahissent son état. Ses poings se ferment et ses mâchoires se crispent légèrement. Consciente ou non de son état et des effluves qu’elle dégage, Temis n’a pas idée de ce qu’elle demande.

— J’ai pas peur que tu me files la gale.

Théoriquement, il ne peut pas attraper de maladie. Il ne craint absolument aucune contamination la concernant. Ce qu’il craint, cependant, c’est de ne pas réussir à se maîtriser alors qu’ils sont seuls dans sa chambre et qu’à chacun des mouvements qu’elle fait, elle dépose un peu plus son odeur dans l’air ambiant. Il a réussi à la garder habillée, pour éviter un quelconque débordement. Mais ses effluves remettent absolument tout en question. Respire, Wyatt. C’est la sœur de ton meilleur ami. Ce n’est pas nouveau que Temis lui montre de l’attention. Sauf qu’il a espéré et cru que tout ceci ne serait qu’une passade. Elle est comme ça, Artemis. Passionnée par une chose la veille, obnubilée par une autre le lendemain. Mille passions alimentent la louve. Sauf que son penchant pour lui semble durer dans le temps. Et s’il cède aujourd’hui, qu’en sera-t-il demain ? Passera-t-elle à autre chose ? Ou est-ce que ce sera pire ? Dans ses yeux bleus, il lit toute sa détermination à obtenir son bisou. Elle ne cille pas une seule fois, elle soutient son regard. Elle le défit de fuir. Son loup grogne en réponse. Il est né pour être le futur alpha de cette meute, il n’aime pas quand un de ses pairs le provoque de cette manière. Et en même temps, ça fait le fait bander. Et merde !

Loin de vouloir perdre la face et pour prouver à cette intrépide petite louve qu’il ne craint absolument rien d’elle, il plie à sa demande. Il se penche vers elle. Elle lui offre sa joue. Il s’apprête à honorer sa condition mais comme il s’y attendait, elle le prend en traître. Même s’il aurait pu parier là-dessus, il ne peut pas s’empêcher d’être surpris. Par la douceur de ses lèvres, pour son goût sucré qui envahit ses sens. La raison voudrait qu’il recule vivement, mais ce contact se révèle bien trop appréciateur. L’instinct prend le dessus. Sa main vient capturer sa nuque pour approfondir ce baiser. Hors de contrôle, son corps pousse celui de Témis jusqu’à ce que matelas vienne la faucher. Il surplombe la louve étendue sur ses draps. Sa langue force la barrière de ses lèvres jusqu’à pouvoir aller à la rencontre de son homologue. Au fond de lui, son loup exprime un très vif intérêt pour la situation. Il le pousse à accorder son attention et sa domination sur la femelle. Wyatt pousse un léger grognement tandis qu’une de ses mains agrippe une cuisse de Témis pour la remonter légèrement contre lui. Son bassin s'appuie contre le sien, ne laissant aucun doute sur son état.

Wyatt est à cours d’argument pour justifier le fait qu’il ne veut pas voir Artemis à poil chez lui. Certes, ils se connaissent depuis toujours, et il l’a déjà vue nue à plus d’une reprise. Il l’a même vu évoluer, passant du corps de petite fille à celui d’une adolescente pour terminer à celui d’une femme. Le regard qu’il portait sur elle a évolué au fil des années. Avant, ils n’étaient que des gamins. Conscients qu’ils étaient des garçons, et elle une fille, il n’y avait cependant rien à regarder. Ce n’est que depuis qu’ils sont passés dans la case adulte que Wyatt a pris conscience que la soeur de son meilleur ami est devenue une femme magnifique et attirante. Suffisamment en tout cas pour réveiller l’intérêt du troisième larron de la bande qui n’a absolument aucun lien familial avec les Wolfhart. Alors pour éviter tout impair, il évite tout contact trop rapproché avec elle, il évite de la regarder lorsqu’ils sont prêts à se métamorphoser, et il tente de ne pas se laisser envahir par son odeur à la fois familière et entêtante. Il ne sait pas à quel moment son regard a changé sur la jeune femme, mais il est évident que c’est le cas. De même qu’il est conscient de l’intérêt qu’Artemis lui porte. S’il a eu des doutes au départ, aujourd’hui, il a des certitudes. Il a bien essayé d’en parler à Liam. Sa réponse résonne encore dans sa tête : “Tu la connais ! Elle passera vite à autre chose, t’inquiète pas.” Ce que son meilleur ami a oublié, c’est que Temis se désintéresse uniquement une fois qu’elle a obtenu gain de cause. Et s’il ne semble absolument pas inquiet de tout ça, Wyatt, lui, l’est. Ce qui explique aussi cette distance qu’il s’impose et qui cause un désaccord certain avec son loup qui nourrit une certaine curiosité envers la louve qui a grandi à ses côtés.

Enroulée dans ses draps, elle dépose son odeur sur le tissu en même temps qu’elle s’enveloppe de la sienne, les mélangeant comme s’ils étaient liés. Lorsque deux loups sont âmes sœurs et que le lien s’établit entre eux, on dit qu’ils partagent ensuite la même empreinte olfactive, parfait mélange de leurs deux odeurs. Au fond de lui, le spectacle plaît à son loup qui émet un léger grognement de satisfaction. Le corps de Wyatt réagit au spectacle. Caché dans le short qu’il a enfilé par souci d’équité, et pour éviter de trop sentir le poids du regard de la louve sur lui, son membre tressaute et durcit légèrement. Il lui faut énormément de volonté pour ne pas se laisser simplement guider par ses bas instincts. Le manque de sommeil a tendance à rendre Wyatt bien plus primitif. S’il y a bien un mec grognon dans cette meute lorsqu’il n’a pas assez dormi, c’est lui. Ce qui explique sa faculté à dormir comme une souche et à laisser à son loup la vigilance pour deux. Avant de se jeter sur Artemis pour la maintenir enveloppée dans ses draps et sur son lit, il trouve le moyen de reprendre un peu de contenance en revenant sur cette histoire de vol de vêtements. Il voit bien à sa tête qu’elle n’a absolument aucun scrupule à avoir agi de la sorte. Et il ne lui demande pas d’en avoir. Il la connaît suffisamment pour savoir qu’elle n’en aura pas de toute façon, donc à quoi bon lutter pour en créer ?

— Normal, répond-t-il avec un haussement d’épaules. C’est ton frère.

Mais est-ce pour autant qu’Artemis se montre moins sadique avec lui ? Rien n’est moins sûr. Elle a toujours une idée bien précise derrière la tête. Et la mine qu’elle affiche lorsqu’elle émet une condition au bon retour de tous ses vêtements volés, Wyatt craint le pire. Et à forte raison s’il en juge le petit air chafouin qu’elle aborde. Cependant, elle fait durer la torture en ne répondant pas tout de suite. Elle laisse planer le mystère sur son souhait. Et le loup est persuadé que ça n’annonce absolument rien de bon pour lui. Son regard ambré ne la quitte pas une seule seconde lorsqu’elle quitte la chaleur de son lit pour se rapprocher. Elle apporte avec elle l’odeur acidulée de son excitation. Ses poings se serrent, sa mâchoire se contracte. Il lui faut beaucoup de volonté pour rester figé à sa place. A son tour, elle le fixe avec défiance. Son côté alpha est mis à rude épreuve. Il n’aime pas ça. Il la fixe avec la même force qu’elle. Il ne baissera pas les yeux pour elle. C’est lui qui est amené à diriger la meute du Crépuscule dans le futur. Pas elle. Pourtant, cette petite confrontation le fait bander. Un autre problème se présente, car en même temps qu’elle défie son regard, elle le défie de l’embrasser sur la joue. Wyatt ne peut pas se débiner même si elle n’a pas conscience de ce qu’elle lui demande et de l’état dans lequel sa proximité le met.

Lentement, il s’abaisse pour aller rencontrer cette joue qu’elle lui tend. Et alors qu’il s’apprête enfin à déposer ses lèvres sur sa peau, la louve le prend en traître. Il s’y attendait. Il n’est pas surpris par son geste mais plutôt par la douceur de sa bouche contre la sienne et de son goût sucré. Ca envahit ses sens, prend possession du peu de volonté qu’il lui restait encore et dont il aurait dû se servir pour la renvoyer chez elle, se coucher. Le peu qui reste encore de sa conscience humaine se fait presque la malle. Elle est reléguée au second plan. Son loup se sert de lui pour assouvir cette envie longtemps refoulée et ignorée. Sa main enserre sa nuque dans un geste possessif. Son baiser se fait plus dur tandis qu’elle se pend à son cou. Son corps pousse celui de la jeune femme jusqu’au lit et contre le matelas. Il la surplombe de toute sa hauteur et de toute la force de sa prestance. Sa langue réclame à franchir la barrière de ses lèvres pour aller trouver la sienne. Artemis obéit, et elles s’enroulent l’une autour de l’autre. Il saisit sa cuisse et la remonte le long de sa hanche afin de laisser la place à son bassin de s’appuyer contre elle. Sa dureté vient se nicher contre son intimité. Sur la peau nue de son dos, Wyatt sent ses ongles s’enfoncer dans sa chair. Loin de le blesser, il lâche un grondement. Ses hanches ondulent contre les siennes, frottant son sexe dur contre sa fente recouverte. Finalement, son short est un obstacle contraignant au désir du loup. Il aurait dû la laisser le retirer. Lorsque la jeune femme se met à mordre sa lèvre intérieure, l’alpha en devenir relève la tête. D’un mouvement fluide, il détache les mains de Temis dans son dos et lui maintient les poignets au-dessus de la tête.

— Arrête d’essayer de me marquer, gronde-t-il d’une voix rendue rauque.

Son loup effleure la surface de sa conscience. Il n’est pas loin de prendre le dessus. Même s’il désire la posséder dans une étreinte charnelle, il n’est pas certain de vouloir être marqué. Surtout si c’est pour que demain, Artemis s’intéresse à un autre. Redressé sur ses avant-bras, il observe le buste étiré de la louve par le maintien qu’il exerce à la force d’une seule de ses mains. Son petit croc top ne lui dissimule que ses seins. De sa main libre, il glisse sous le tissu jusqu’à venir empaumer l’un de ses globes. Ses doigts viennent trouver son téton et aussitôt, il s’en saisit entre son pouce et son index. Il le fait rouler entre la pulpe de ses doigts et relève son regard ambré vers la jeune femme pour observer sa réaction.

Entrer dans le jeu de Temis est dangereux. Déjà parce que cela peut mettre à mal son amitié avec Liam - qu’il imagine très bien lui coller son poing dans la tronche pour avoir couché avec sa soeur - mais aussi parce que la jeune louve est connue pour toutes ses lubies, ses distractions nouvelles, qui disparaissent aussi vite qu’elles sont venues une fois qu’elle est satisfaite. S’il s’était s’agit d’une autre femme, Wyatt n’aurait pas eu beaucoup de scrupules à coucher avec. Ce ne serait pas la première fois qu’il prendrait du bon temps en compagnie d’une femme sans qu’il n’y ait la promesse d’un lendemain, mais aucune n’a été Artemis Wolfhart, la soeur de son meilleur ami. Les enjeux sont malgré tout différents, et pour une raison qu’il ne s’explique pas, il n’a pas envie d’être juste un gars qu’elle se tape uniquement parce qu’elle a envie d’assouvir un quelconque besoin, ou parce qu’elle a décrété qu’il serait son obsession du moment. A bien des égards, Wyatt aurait préféré qu’elle continue d’être la petite sœur envahissante de Liam, et rien d’autre. Et ce, même si son loup n’est pas d’accord avec lui. Parce qu’après l’avoir vue s’empêtrer dans ses draps, Temis a éveillé quelque chose en lui qu’il a du mal à réprimer.

Tandis qu’il surplombe son corps allongé sur le matelas, le futur alpha en tire une satisfaction nouvelle. La voir allongée sous lui, soumise à ses lèvres et à ses mains réveille son loup, ainsi qu’un désir longtemps refoulé et ignoré. Chacun des gestes de Wyatt trahit son empressement qu’il tente encore de brider pour ne pas laisser croire à Temis qu’il attendait ce moment, lui aussi. C’est nouveau, et inédit. Et les conséquences vont être terribles après ça, lui souffle une petite voix intérieure encore assez lucide pour le mettre au courant du danger. Au lever du soleil, il sera toujours temps d’aviser comment gérer la situation nouvelle qui se profile. Pour le moment, il n’a qu’une seule envie : s’enfouir au plus profond d’elle, la posséder de différentes façons afin de l’entendre gémir, et la regarder prendre du plaisir. Sa queue bandée pressée contre sa fente est un indice assez révélateur, malgré les tissus qui séparent encore leurs peaux. Mais Wyatt est encore suffisamment lucide pour ne pas se comporter comme un animal en rut. Et même s’il n’a pas envie de freiner son désir, Temis mérite quand même mieux que d’être simplement culbutée, n’est-ce pas ?

Sa langue envahit sa bouche dès qu’elle lui en donne l’accès, s’enroule autour de la sienne pour l’entraîner dans une valse dont lui seul maîtrise les pas. Il saisit sa cuisse pour la remonter le long de sa hanche afin de laisser davantage de place à son bassin. Il la sent frissonner contre lui tandis que ses ongles s’enfoncent dans sa peau. Un grognement s’échappe d’entre ses lèvres en réaction. Fort heureusement, son geste ne perce pas sa chair. Wyatt n’a absolument aucune envie d’être marqué. Sa rationalité ne s’est pas encore suffisamment faite la malle pour l’accepter. Sauf que ça n’a pas l’air de décourager Temis qui mord sa lèvre inférieure, et la réaction du loup est immédiate. Il se détache d’elle et d’un mouvement fluide, il emprisonne les poignets de la jeune femme au-dessus de sa tête, la laissant ainsi à sa merci. Le ton de Wyatt est sans appel, un ordre donné par le futur alpha de la meute. Le voile de tristesse qui passe dans le regard de Temis ne lui échappe pas, même s’il est suffisamment fugace pour qu’un autre que lui ne le remarque pas. C’est l’avantage de presque tout connaître de son partenaire. Ses yeux ambrés tombent sur le corps étiré de la louve, son buste légèrement relevé par la position de maintien qu’il exerce sur elle avec une seule de ses mains. Son crop top dissimule à peine ses seins. Sa main libre vient se faufiler sous le tissu pour venir empaumer l’un d’entre eux. Ses doigts ne tardent pas à trouver son téton qu’il fait rouler entre la pulpe de ses doigts. Son geste n’avait pas pour but premier de couper Temis dans sa volonté de le défier, mais le gémissement qui s’échappe de ses lèvres est une bien meilleure option. La réaction qu’il tire de cette caresse l’encourage à continuer de triturer cette petite pointe durcie. Et si la louve n’est plus maîtresse de ses mains, elle est toujours relativement libre de certains mouvements, comme le lui prouve ses mouvements de bassin qui viennent frotter sa fente contre sa queue dressée.

N’avoir plus qu’une main sur deux est frustrant, parce que Wyatt se rend bien compte qu’il ne peut pas faire ce qu’il veut de la jeune femme. Mais, en même temps, il ne peut pas prendre le risque de rendre sa liberté à Temis au cas où elle chercherait encore à le marquer d’une quelconque manière. Sa main quitte la rondeur de son sein pour dévaler le long de sa silhouette et se poser sur sa hanche. D’un tour de main habile, il fait pivoter son corps pour qu’elle se retrouve allongée sur le ventre, offrant à son regard la cambrure de ses reins et le rebondi de ses fesses moulées dans son short volé. Lentement, il détache ses doigts qui maintiennent ses poignets ensemble, rendant progressivement sa liberté à Temis. Mais parce qu’il veut toujours mieux prévenir que guérir, Wyatt se penche à son oreille :

— Je te conseille d’être sage, si tu ne veux pas repartir comme t’es venue.

C’est à dire : par la fenêtre. Et peut-être en arrivant en bas plus vite que prévu.
Il dégage légèrement ses cheveux pour venir découvrir ce petit coin de peau, juste derrière son oreille, et il dépose un léger baiser à cet endroit. Les effluves de son désir pour lui sont puissants. Les sentir fait vibrer son loup de plaisir dans un son qui pourrait s’apparenter à des ronronnements. A présent en possession de ses deux mains, Wyatt se redresse et fait courir ses doigts le long de son dos, appréciant le grain de sa peau sous sa pulpe. Lorsqu’il rencontre la ceinture de son short, il s’en saisit et l’abaisse. Il découvre ainsi sa croupe, puis ses cuisses. Il fait glisser l’ensemble des couches de vêtements jusqu’à ses chevilles afin de pouvoir accéder à sa semi-nudité sans la moindre barrière. Tranquillement, il remonte vers elle. Sa bouche se dépose sur la chair d’une de ses fesses. Sa fermeté ne lui échappe pas. Ses mains remontent sur l’arrière de ses cuisses et il les écarte légèrement. Ses lèvres remontent le long de son échine jusqu’à ce qu’il puisse étaler de nouveau toute sa stature le long de son dos, la surplombant de nouveau. Ses doigts plongent dans le creux créé par l’ouverture de ses cuisses pour aller trouver sa fente dont les traces d’humidité ne laissent plus aucun doute quant à son excitation.